vive les élections

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On vous l’a sûrement pas dit à la télé... Déjà, ce mois-ci, elle commence mal, cette chronique, vu que ma télé est en panne et que je ne sais même plus ce qu’on peut bien vous montrer. Mais bon, j’imagine sans peine... Donc, on vous l’a peut-être pas dit à la télé mais il n’y pas que dans notre beau pays des droits de l’homme qu’on vote ces temps-ci.

Iran, Indonésie, Algérie, Slovaquie. Ah bon, ils ont le droit de vote là-bas ? Bon, bien sûr on ne peut pas dire que cela soit des modèles de démocratie. Mais chez nous, la gauche, avec quelques 40 % des voix au premier tour des élections (contre 36 % à la droite), n’était même pas certaine d’avoir la majorité au Parlement. Alors, on peut toujours causer... Mais revenons à nos moutons.

Les Iraniens d’abord. Ils ont pris pour Président un certain Khatami. Il est plus ouvert dit-on. Rien d’exceptionnel. Mais si ce barbu-là respecte ses promesses électorales (ses quoi ?), les femmes iraniennes auront peut-être le droit de faire du vélo comme tout le monde et accèderont aux charges de ministres. Ce qui n’est quand même pas rien. Cela dit, et malgré les dites promesses (les quoi ?), il lui faudra se dépatouiller d’un guide de la Révolution et d’un Parlement qui ne manqueront pas de lui fourguer des tchadors dans les roues.

En Indonésie, ils sont allés élire 425 députés. Presqu’aussi bien que chez nous. Bel élan démocratique qui permettra à Suharto (qui c’est celui-là ? Décidément on vous dit vraiment rien de rien à la télé) de consolider son pouvoir. L’opposition n’a pas le droit de critiquer le parti au pouvoir, ni son action, les employés des entreprises et services publics se doivent de voter pour le parti du Président, et pour finir, Suharto lui-même désignera 500 autres députés et l’armée 75.

Même chanson en Algérie, où le nouveau parti du Président est déjà certain de remporter les élections législatives. Un seul tour, scrutin proportionnel, ça pourrait donner le change. Mais à Alger aussi, une seconde chambre sera « désignée » : un tiers par le Président, deux tiers secrètement à partir des mairies et préfectures. Comme c’est beau la démocratie quand on est sûr qu’il n’y aura pas de surprise.

En Slovaquie, pour finir, c’était un petit référendum de rien du tout. Quatre questions dont une sur l’adhésion à l’OTAN et une autre sur l’élection du Président de la République au suffrage universel, qui a été retirée au dernier moment. Pourquoi ? On dit que le Premier ministre voudrait bien devenir Président. Que si le mode de scrutin reste tel qu’il est, ce serait tellement le bordel pour se mettre d’accord sur un nom, que ce petit malin de Premier ministre deviendrait Président par intérim. Président par intérim ! Vraiment il y en a qui se contente de peu. Eh, Chirac, fais gaffe. Si ça se trouve, le Jospin il veut rien que te piquer ta place. Par intérim...

À part tout ces petits riens, la vie continue.