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les « effacés » slovènes revendiquent leurs droits

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En 1992, le jeune État slovène a effacé des registres de « résidence permanente » 18 305 habitants (migrants internes, citoyens de l’ex-Yougoslavie) qui jusqu’alors jouissaient de tous les droits liés à la citoyenneté : 1% de la population slovène a ainsi été rendue illégale et dépouillée de ses droits, perdant logement, travail, retraite, sécurité sociale, vivant dans la précarité et sous la menace constante de l’expulsion. Certains furent expulsés, d’autres quittèrent le pays, la plupart restèrent en Slovénie, soumis à l’arbitraire de la police et des pouvoirs publics.

Depuis, les Effacés se sont rendus visibles, et ont remporté des victoires : la Cour constitutionnelle slovène a par deux fois jugé l’acte d’effacement inconstitutionnel et illégal, et statué que leurs droits devaient leur être restitués rétroactivement. Mais la classe politique slovène n’en a tenu aucun compte, et depuis les élections législatives de 2004, remportée par les partis de droite hostiles aux Effacés, la situation des Effacés reste bloquée.

C’est pourquoi, une "caravane des Effacés" a décidé de venir exposer leur situation dans plusieurs pays d’Europe (Italie, France, Belgique) avant d’être auditionnée par des représentants de l’Union européenne, après avoir déposé un recours devant la Cour européenne des Droits de l’Homme, présentant onze cas urgents et emblématiques des personnes qui du fait de l’effacement vivent dans des conditions d’extrême précarité.