refaire la grève
"Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit." Après s’être matériellement attaqué à la grève (service minimum, etc.), Sarkozy tente son effacement symbolique. Cela s’appelle prendre ses désirs pour la réalité. La grève n’est pas défaite, mais à refaire : c’était le titre et l’objet d’un Chantier dans le n°26 de la revue, qu’il peut être urgent de relire. Il est intégralement disponible en ligne. En voici le sommaire :
- Fabien Jobard, Mathieu Potte-Bonneville / la grève depuis son avenir (avant-propos)
- Emmanuel Buisson-Fenêt / grève publique, grève privée (réinventer la grève dans la fonction publique)
- François Rosset / souvenir d’un employé du tertiaire (ce que l’on vit, lorsque la possibilité de la grève ne fait plus, dans son monde du travail, ni trouée, ni horizon.)
- Sophie Camard / compter les grévistes (se méfier des statistiques de grève / 1)
- Laurence Duchêne / à propos d’une courbe (se méfier des statistiques de grève / 2)
- Carine Eff, Stany Grelet, Victoire Patouillard / du destin à l’histoire : transformations de la grève en France (entretien avec Stéphane Sirot, historien, et Sophie Béroud, sociologue)
- Olivier Doubre / la chaîne et les cahiers (grèves à la FIAT, 1952-1979 : les années 1980 sont nées en Italie)
- Julien Talpin / bloquer les routes (en Argentine, ce sont les chômeurs qui arrêtent le travail)
- Jean-Baptiste Leroux / tenere la piazza (« Une manifestation très particulière, différente de celles du mouvement ouvrier, des familles entières présentes, des slogans inédits et une façon nouvelle de manifester » (Maurizio Ricciardi, Tavolo migranti dei social forum italiani)
- Danièle Rancière / la grève des écoliers (une lutte ancienne, mineure et ephémère, oubliée parce que la mémoire ouvrière ne pouvait en tirer ni levier, ni emblème)