aux marges de l’intime

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Se laisser emmener par les rencontres, laisser le temps à la parole et à l’écriture de se déployer, telle est la façon dont Pascale Jamoulle pratique son métier d’anthropologue et d’ethnographe de la santé mentale. Depuis quinze ans, les bricolages et l’inventivité de ceux qui vivent aux marges, « ces sphères où l’intime se fragilise et se transforme », nourrissent sa recherche. Après avoir travaillé sur la toxicomanie de rue, puis dans des cités de logements sociaux, avec des familles, Fragment d’intime, son quatrième livre [1], se construit en quatre terrains d’étude. La prostitution est l’un d’eux.

Propos recueillis par Ariane Chottin

travailler sur le terrain

J’ai commencé à faire de l’ethnographie avant l’anthropologie. Depuis longtemps l’observation participante dans les terrains de l’ailleurs commençait à être rapatriée dans les terrains de l’ici. Mais que ce soit dans le proche ou le lointain, les méthodologies sont similaires : il s’agit d’aller chercher le savoir auprès de ceux qui ont un vécu sur le sujet qui nous intéresse, de saisir l’inédit et les transformations en train de se faire dans l’environnement et la vie des gens. Pour les ethnographes de la santé mentale [2], cette approche tient compte des processus psychiques et subjectifs en même temps que des processus sociaux. Donc un terrain, ce sont des ren-contres, de l’imprégnation et du temps, beaucoup de temps.

Quand je travaille en « récit de vie », je suis dans des objets mixtes, entre l’objet artistique qui raconte, décrit et met en perspective une vie, l’objet réflexif qui analyse un vécu a posteriori, l’objet psychique aussi, avec l’identité narrative qui s’élabore au fur et à mesure de la conversation [3]. Les gens seraient le long récit de ce qu’ils pensent qu’ils sont et, en se ra-contant, ils se transformeraient.. En même temps on est dans de toutes petites choses, dans des fragments de quotidien, des choses très concrètes qui échappent souvent aux chercheurs et nous permettent d’approcher le réel de la vie des gens.

Un terrain, c’est décrire des lieux, les regarder, y traîner, et de proche en proche nouer des relations. C’est avoir envie d’apprendre de ces rencontres. C’est donc être dans une position d’étranger, d’apprenti d’un savoir que vous n’avez pas.

Puis, avec ces récits, ces fragments de conversation, avec la réflexion et les lectures, commence l’écriture. Parfois je reconstruit un terrain assez large dans un même espace-temps, pour mieux protéger l’anonymat de mes interlocuteurs. Je fais un travail de découpage et de montage de mes notes pour passer du particulier à l’universel. Je ne cherche pas à vulgariser ce que les gens me racontent. Il ne s’agit pas de perdre en complexité mais de travailler le langage oral, pour « dé-jargonner » et atteindre une restitution qui implique le lecteur et lui permette de ne pas décrocher même dans des complexités extrêmes. Je veux lui faire écouter les bruits, sentir les odeurs, découvrir les situations et les lieux, je m’appuie sur quelque chose de très incarné.

porter la voix des prostituées libres

Un des chapitres de mon dernier ouvrage porte la voix des femmes prostituées, qui font de leur métier un métier de service — parmi elles, des plus âgées qui sont clairement indépendantes. Je les ai rencontrées en passant du temps dans leur petit salon. Avec elles, j’ai compris peu à peu comment fonctionnait la prostitution, ses différents secteurs, qu’il y avait des façons de faire, des façons de travailler, des degrés de liberté très différents. Les femmes avec qui j’ai travaillé pour cette enquête sont libres. Elles travaillent dans des « carrés ». En Belgique, les carrés sont de vitrines louées à des fins de prostitution par des femmes indépendantes.

Dans d’autres quartiers, il y a des réseaux assez durs où les femmes sont dans des logiques de survie, elles ne sont pas dans des logiques de métier. Elles n’ont pas le temps de travailler à par-tir des fantasmes des clients, sur le plan relationnel, sur le plan de l’écoute, elles ont déjà tellement de mal à survivre… Mais pour cette enquête-ci, je n’ai pas travaillé avec elles. Ce n’était pas mon projet, même si celles que j’ai rencontrées ont beaucoup parlé des zones d’ombre de la prostitution. Elles ont tout à fait conscience que la clandestinité dans laquelle est maintenue cette profession crée des zones de non droit où l’exploitation devient possible. Peu à peu les femmes m’ont présenté d’autres femmes et j’ai quitté le terrain géographique pour un terrain relationnel. J’ai surtout enquêté dans un quartier de trabendo.

le trabendo

Dans ce quartier, tout se vend, tout s’achète, dans des zones où l’économie informelle est vivace : les rues sont bordées de boutiques pleines d’objets hétéroclites, et la prostitution s’inscrit place dans ce paysage. Juste à côté de ce que Michel Agier appelle la ville générique [4], le trabendo est un espace d’indétermination, qu’il appelle aussi banlieu.

Ces lieux au ban, au bord, sont les terrains que j’affectionne. Une certaine prostitution « fait soin » dans ces quartiers chauds. Elle est une forme de bricolage et d’appropriation d’un espace de professionnalité, aux marges du soin classique et d’une marchandisation du corps. C’est une façon de refaire de l’humain là où, en principe, il devrait y avoir de l’objet. C’est ce que je re-cherche : ces espaces de subjectivation, de création dans lesquels des gens qui font face à des détresses qui auraient pu les broyer, réinventent.

Il y a des prostituées libres dans les vitrines, la rue, les appartements. Et dans ces carrés, il y a les femmes plus âgées qui ont réussi à maintenir leur petit bordel populaire. Les associations d’aide aux prostituées des quartiers les connaissent bien, elles sont souvent très citoyennes dans leur rapport à leurs consœurs, leur implication dans les stratégies de réduction des risques. Elles ont des vitrines sado-maso, d’autres basées sur le rêve du prince charmant, des vitrines exotiques. Chacune est une composition d’un rêve amoureux, d’un rêve sexuel, d’un fantasme. Chaque femme met en scène dans sa vitrine ce qu’elle sait bien jouer, ce pour quoi elle trouve support en elle.

Pour mener cette recherche sur l’intime, je me disais que si nous, en santé mentale, nous savons quelque chose de la sexualité et des problèmes hommes-femmes, ces femmes aussi en savent beaucoup sur ce qui se joue dans la sexualité. Il s’agissait d’aller leur dire : « si on partageait un peu ce qu’on sait ». C’était donc une entrée positive sur leur savoir, la valeur de ce savoir et leur professionnalité. Ce n’était pas dire : « Racontez moi votre enfance difficile, comment vous êtes tombée en prostitution, vos malheurs et comment un jour vous allez vous en sortir  ». Je ne voulais pas de ce schéma très dévalorisant. Car même si, pour certaines, ce métier est douloureux, ce n’est pas ça la question. La question c’est de ne pas réduire leur savoir à une absence de choix et à une absence de connaissances.

Combien de fois, je suis restée là sur les marches des vitrines, à discuter, et elles refusaient des clients pour continuer à discuter. Ouvrir un espace de réflexion sur leur travail, sur leur métier, sur ce qui se joue dans les passes, était aussi essentiel pour elles.

travailler avec la jouissance

Ces femmes m’ont transmis quelque chose de ce qu’elles ouvraient comme espace de subjectivation à l’intérieur de ce lien monnayable à leur corps, à des parties de corps, car elles disent et redisent : « je ne donne jamais tout ». Elles racontent la possibilité qu’elles ont de séparer le sexe des affects, et cette possibilité est liée, pour chacune, à son histoire personnelle. Ce sont en fait des femmes très cérébrales. Elles font le pari d’être différente à chaque passe, de faire revenir le client, parce qu’une bonne prostituée c’est celle qui a ses habitués et qui travaille dans un univers sécurisant. Elles font donc parler leur client pour repérer ses désirs et jouer le modèle de femme dont il a besoin. Et elles savent très bien se faire payer puisqu’il ne s’agit pas d’être ce modèle de femme qui de toutes façons n’existe pas, mais de le mettre en jeu et pour cela ne pas se perdre dans les affects. Il est essentiel de ne pas endetter l’homme qui vient avec ses fantasmes : il ne leur doit rien après. Elles jouent donc avec les parties de corps auxquelles ces fantasmes s’articulent. Et chaque morceau du corps, comme chaque passe, a ses codes et son prix.

Elles racontent les souffrances très individuelles des hommes qu’elles rencontrent, les souffrances sociales aussi et le travail qu’elles font avec eux sur la jouissance. Pour l’une, ce sont des grands traumatisés avec qui elle cherche au travers de mises en scènes le point par où la jouissance s’est liée au trauma, pour redonner accès au plaisir sans la douleur. Elle précise bien qu’elle ne soigne pas, qu’elle soulage, que parfois ça marche et parfois ça ne marche pas. Il y a aussi des passes où il s’agit de jouer des femmes disparues et des passes qui « remettent l’homme en selle », car beaucoup de leurs clients ont affaire à des relations de travail de plus en plus dures, et la précarité de leur emploi les accule à des situations de compromission qui les humilient.

les demandes masochistes vont crescendo

Au fil des conversations, on s’est aperçu que depuis trois ou quatre ans, les demandes masochistes vont crescendo. Tout le quartier s’est mis à y réfléchir parce que l’enquête a permis de mesurer que c’était une question pour chacune, partagée sans le savoir collectivement. D’ailleurs les chiffres des services d’aide aux prostituées en témoignent : ces demandes sont passées de 17% à 40%. [5] Dans le quartier, les donjons se multiplient : ce sont des pièces aménagées pour des pratiques sado-masochistes « prêtes à porter ». Mais pour les femmes que j’ai rencontrées, le masochisme peut aussi être un art. Nous avons essayé de comprendre pour-quoi cette augmentation. Il ne s’agissait pas de chercher du côté des fantasmes individuels : la psychanalyse est bien plus à même de saisir finement ce qu’il en est pour le sujet, mais de com-prendre ce qui fait qu’une société produit de plus en plus de fantasmes masochistes, notamment dans la continuité de l’idée de Maurice Godelier quand il considère la sexualité comme la machine ventriloque de la société.

La population qui présente le plus de demandes de ce type-là vient de la ville générique. Ce n’est pas une population ouvrière ou pauvre, ce sont des « dominants », des gens qui ont un travail, des responsabilités, mais qui sont très coupés des affects, pris dans l’étau de l’exigence de performance, de réussite, obligés « d’être des chiens », disent-elles. Ces gens peuvent craquer et très gravement dans ces modèles-là. Et donc pour elles, être un « dominant » est parfois aussi grave que d’être un exclu, dans le sens où l’on peut se retrouver complètement coupé de ses vulnérabilités. C’est ce que ces hommes viennent chercher auprès d’elles, un espace où puisse ad-venir une forme de défaillance, d’émotion.

Ils le cherchent aussi dans les donjons de façon beaucoup plus codifiée . Là ce sont des mises en scènes de violence sur violence, humiliation sur humiliation, et les séquences se terminent la plupart du temps par des séances de nursing, où les gars sont langés, pleurent comme des bébés, où on les enferme dans des cages avec des jouets d’enfants.

Je suis persuadée que l’aporie du modèle néo-libéral marque aussi profondément la sexualité. On peut imaginer qu’une société où il y aurait davantage d’entraide ne produirait pas de façon aussi massive des fantasmes comme ceux-là. Dans l’impératif de réussite, la fragilité, est rejetée. C’est ce qu’il s’agit de remettre en jeu, pour en jouer un peu.

Le lien entre ces demandes semble être la mise en scène de quelque chose de féminin pour ces hommes, de la part féminine d’eux-mêmes devenue interdite. Elles racontent aussi que souvent ces pratiques s’accompagnent d’une demande d’être déguisé en femme et qu’elles soient travesties en hommes. Ces clients manifestent souvent de la peur devant les « nouvelles femmes » éloignées des modèles traditionnels, pas forcément « dominantes » mais qui peuvent plus facilement les quitter et n’acceptent plus des tas de choses que leurs mères acceptaient. Et ce qui est alors mis en scène, c’est justement cette peur.

la protection d’un cadre et d’un prix

Dans l’histoire des femmes avec qui j’ai travaillé, leurs amours à elles sont souvent douloureuses. Elles parlent du désespoir d’aimer, de liens précoces qui se sont mal passés, de comment elles échouent à faire la paix avec les hommes dans leur vie privée. Par contre, elles pacifient ce lien dans leur travail. C’est très frappant : dans ce contexte, avec ce cadre, en gardant leur intimité, en se gardant d’aimer, ces femmes arrivent à aimer les hommes comme clients. Contrairement à ce qu’on croit, ce n’est pas un métier seulement « horizontal », il y a des passes qui se font uniquement par la parole. Il leur arrive de faire jouir des hommes sans les toucher, parce que les mots véhiculent le désir. Ces femmes d’une grande humanité sont souvent, dans leur vie intime, prises dans des scénarios d’abandon où le lien est atteint. Le cadre posé dans leur métier leur permet de se restaurer. Parce qu’il y a le prix. Et que tout est une question de prix. C’est grâce à cela qu’elles dominent le fantasme du client, qu’elles le bordent. Le même fantasme dans une relation amoureuse pourrait devenir dangereux, sans limite, et les faire souffrir. Là il y a ce prix, et le pire dérapage dans le métier, elles le disent souvent, c’est quand une femme ne se fait plus payer. Elles négocient pied à pied et ce faisant elles guident, posent des balises. Le cadre est là. Cela les soutient elles-mêmes pour pacifier leur relation avec les hommes.

Ne faisons-nous pas tous à notre façon support de nos faiblesses pour devenir de vrais professionnels ? N’est-ce pas de cette façon que nous pouvons être au plus près de nos usagers, nos clients, nos patients ? Pour une prostituée, c’est la même chose. Certaines trouvent peut-être support dans les relations très broyées qu’elles ont eues et qu’elles ont voulu restaurer.

témoigner d’un chemin de vie

Parmi ces femmes, j’ai fait la rencontre de Sonia Verstappen. Sonia dit qu’elle « aime ses clients, et qu’à 55 ans, elle les aime même de plus en plus. Parce que les hommes confient aux prostituées une part d’eux que nul autre ne voit ou n’entend. » Elle se réfère à Lacan pour dire « quand le désir ne se vit pas, il se venge cruellement ». Elle parle des hommes, nombreux, qui viennent voir les prostituées parce qu’ils sont malheureux, fatigués de leur domination, de la stigmatisation sociale. Elle parle du travail qu’elle fait avec eux et dit qu’elle ne voit pas pourquoi son métier ne serait pas digne, puisqu’elle cherche à transformer la colère en désir.

Il arrive qu’à force d’être l’objet de l’opprobre, certaines femmes l’incorporent. Certaines pensent qu’elles sont dans le péché, ou au bas de l’échelle sociale pour celles qui parlent en termes sociaux. Cette lecture-là est très dangereuse sur le plan psychique parce que ça oblige les femmes à entrer dans le métier et à le poursuivre, dans une situation de grande fragilité. Ces femmes-là ne réclament pas de statut, elles veulent rester dans l’ombre. Les femmes qui réclament un sta-tut sont celles qui ont pu reconquérir une certaine estime d’elles-mêmes comme Sonia. Sonia est une autodidacte, elle a fait dix ans d’analyse et ces années l’ont énormément aidée à se connaître elle-même, à gérer son métier et à déployer ses compétences d’autodidacte.

Pour elle, sans statut, les prostituées sont en danger. Si une prostituée qui a des problèmes avec un client va trouver la police, on lui demande des renseignements en contrepartie — elles sont souvent vues comme des lucarnes sur le « milieu », en tous cas les policiers le croient —, et si elle refuse l’échange, l’agent peut jouer de l’infraction du racolage. Ici, en Belgique, la prostitution est tolérée mais le racolage est interdit. Cette « simili infraction » donne latitude à des interprétations diverses par les forces de l’ordre. Les femmes sont donc vulnérables et ne disposent pas du recours à la protection comme tout citoyen.

Pour celles qui travaillent dans des bordels, la loi est une aberration : une tenancière de bordel doit se dire tenancière de bar parce qu’exploiter la prostitution est illégal. Elles disent donc que c’est un bar, avec des hôtesses, ne mettent pas de douches, parfois ne distribuent pas de préservatifs, et les passes se déroulent dans des situations inconfortables et dangereuses : pas de cadre, pas de protection, pas d’horaires. Il arrive que les journées durent douze heures, c’est énorme !

Les femmes comme Sonia voient bien le danger de mettre la prostitution à la marge en la criminalisant ou en diabolisant les filles. On dénie l’humanité qu’elles déploient en déniant un statut à leur métier et on les précipite dans une situation d’inhumanité : être sans droits, sans recours, c’est être à la merci de violence et d’exploitation par ses pairs. Cette situation est inacceptable.

C’est pour cette raison que Sonia s’est lancée dans un travail public sur son métier. Elle va dans des écoles rencontrer des jeunes et dans des associations. Elle milite pour les droits des personnes prostituées, écrit des articles, prend la parole dans des journées d’étude et des colloques.

travailler au cas par cas

La question du positionnement de la recherche dans des terrains stigmatisés, où il y a de la domination sociale, est difficile. Tous les anthropologues y ont affaire. Ici, je n’ai pas choisi de faire une enquête sur la prostitution mais sur les rapports hommes-femmes aux marges. J’essaie de ne pas rabattre ceux que je rencontre sur des identités toutes faites, je travaille sur une position de partenaire, sur une entrée positive d’un savoir à partager, et je laisse chaque femme déployer son récit, je ne vais pas faire la voix off de ce qu’elles disent.

Se nouent des relations fortes, par exemple Sonia a fort influé sur ma vie et moi sur la sienne. Elle a réussi un certificat universitaire de santé mentale et est entrée en master, par VAE (Validation des Acquis d’Expérience). Elle a écrit un mémoire [6], et ses années d’expérience de prostitution, et de militance, ont été reconnues et validées par la faculté d’anthropologie de l’Université de Louvain-la-Neuve.

C’est ça la marge, c’est incroyable. Pourtant, il ne s’agit pas non plus de tomber dans l’angélisation, et d’oublier la violence. Et pour cela, comprendre la complexité, il n’y a qu’une chose, c’est le temps. J’ai passé trois ans dans le quartier, avec mes carnets. L’écriture, c’est être amarré aux traces, croiser les témoignages, et être impliquée. Je suis connue pour être quelqu’un d’engagé. J’essaie de désocculter cette violence, de la sortir de l’ombre, de l’éclairer. Ne pas voir la violence, ce serait aller contre ce qui fait aussi la force du métier d’anthropologue impliqué. Ce-la ne veut pas dire que je ne tombe pas continuellement dans les travers de la profession, mais je cherche à me rapprocher d’une ligne de faille… C’est un beau métier.

Post-scriptum

Merci à Caroline Izambert, Nadine Page, Claire Piette.

Notes

[1Pascale Jamoulle, Drogues de rue, De Boeck, 2000 ; La Débrouille des familles, De Boeck, 2000 ; Des hommes sur le fil, La Découverte, 2008 ; Fragments d’intime, Amours, corps et solitudes aux marges urbaines, La Découverte, janvier 2009.

[2Pascale Jamoulle est chargée de cours et de recherches au Laboratoire d’anthropologie prospective de l’Université de Louvain-la-Neuve et au service de santé mentale du Méridien, en Belgique (pratiques cliniques, communautaires et de recherche, adaptées aux situations d’exil et de précarité).

[3Paul Ricoeur a développé ce concept d’identité narrative (TEMPS ET RECIT. 3. LE TEMPS RACONTE, Seuil, 1985)

[4La ville générique est celle des privilégiés. Mimétique, elle reproduit sur toute la planète les mêmes modèles de circulation, de communication et consommation. Michel Agier, L’Invention de la ville. Banlieues, townships, invasions et favelas, Éditions des Archives contemporaines, Paris, 1999.

[5Voir les rapports d’activité de l’association d’aide aux prostituées, Espace P., disponible sur le site www.espacep.be

[6Sonia Verstappen, « Entre méprise et mépris. La prostitution : une forme de réparation ? », 2008, bientôt consultable sur le site de l’Université de Louvain-la-Neuve www.uclouvain.be/formation-continue..., onglet de sélection : « travaux de participants ».