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la domination et les arts de la résistance

Être dominé, en démocratie comme en tyrannie, c’est moins être aliéné à une idéologie qui cherche à légitimer l’ordre des choses qu’être souvent contraint, en public, de ronger son frein ; tout en résistant dans le dos du pouvoir.

C’est tout l’objet des analyses de James C. Scott, dans son ouvrage, Domination and The Arts of Resistance : Hidden Transcripts (1990, Yale University Press), enfin traduit en français par les Éditions Amsterdam sous le titre La Domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne. Fondé sur l’analyse de sociétés dans lesquelles il n’existe pas d’espace public où contester légitimement l’ordre existant, ce livre offre des outils théoriques précieux pour tous ceux qui cherchent à éclairer les formes subjectives de la vie sociale et les expériences de la domination, d’exploitation et de répression. Il faut, selon l’auteur, refuser les théories de la « fausse conscience » qui postulent que la domination idéologique des élites est si efficace que leurs valeurs et leurs représentations sont nécessairement adoptées et incorporées par les dominés, et s’efforcer de rassembler les fragments du discours subalterne pour en dégager la logique.

En postface, est réédité l’entretien réalisé par Gilles Chantraine et Olivier Ruchet, publié en ouverture du n° 42 de Vacarme et qui prolongait par ailleurs la discussion entamée dans le chantier « Savoirs et pratiques des gouvernés » (Vacarme n°36, été 2006) .

James C. Scott est professeur de science politique et d’anthropologie à l’université de Yale. Il est notamment l’auteur de The Moral Economy of the Peasant : Subsistance and Rebellion in Southeast Asia et de Weapons of the Weak : Everyday Forms of Peasant Resistance.

Post-scriptum

Une publication des éditions Amsterdam.