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Vacarme n°48 est disponible

La dernière livraison de la revue (juin-septembre 2009) vient de paraître en librairie. Le sommaire complet et cinq textes — signalés par un point vert — en sont disponibles en ligne. Brève description du numéro.

Voulons-nous vraiment la démocratie ? Sommes-nous toujours prêts à soutenir ce mode d’être de la communauté que rien ne dépasse, mais qui une fois pris dans une forme de discours ou d’institution, peut être la source d’un désamour politique que l’on s’avoue plus ou moins ? Ce numéro de Vacarme déplie ces questions et tente de leur apporter des réponses diverses, mais franchement positives. L’entretien qui ouvre la revue à chaque numéro s’est adapté à la spécificité et à l’urgence de ce thème. Exceptionnellement inclus dans le grand dossier consacré à la démocratie, il réunit trois auteurs importants, Miguel Abensour (La Démocratie contre l’Etat), Jean-Luc Nancy (Vérité de la démocratie) et Jacques Rancière (La Mésentente) qui ont répondu à des questions identiques. Tous les trois s’affirment résolument démocrates, mais situent l’acte ou la parole du peuple en retrait de ses formes institutionnelles et surtout représentatives. Le dossier prend ensuite position vis-à-vis d’autres penseurs incontournables (par exemple Pierre Rosanvallon), et suit son propre cours. Retenant une fois pour toutes l’idée que la démocratie n’est pas une question de principe gouvernemental mais d’existence collective, il l’aborde par le biais de la dissidence, de l’école, du langage, du désir, de la différence sexuelle, de la direction musicale et des autres formes d’art, du travail, de l’immigration ; dans chacun de ces domaines, l’exigence d’égalité est éprouvée, non afin de construire quelque théorie politique supplémentaire, mais d’ouvrir un champ de possibilités militantes.
Après s’être assuré de l’importance de l’art et de la littérature pour la démocratie, on les retrouvera dans le Cahier, qui ménage dans chaque numéro un espace pour des formes variées d’interventions artistiques et politiques. Parmi les attentes rêveuses des diptyques photographiques de Vincent Leroux, on assiste notamment à l’entrée dans la revue de l’écrivain Hubert Lucot, à son rythme, celui de sa marche dans la ville et de son écoute diffractée de l’actualité, tandis qu’Anne Bertrand donne, avec un article sur Robert Adams, la note finale à son parcours de la photographie américaine.
A l’intérieur même de la revue, l’actualisation des possibilités militantes se traduit de numéro en numéro en différentes Lignes qui poursuivent leurs enquêtes thématiques. On y trouvera, cette fois : un retour interrogatif et engagé sur le mouvement universitaire ; un entretien avec Anne Coppel faisant part d’une évolution inquiétante de la politique vis-à-vis des drogues, mais aussi de ce qui permet d’espérer, à terme, un renversement de tendance ; une enquête consacrée à la dispersion sur le territoire français des exilés cherchant à gagner l’Angleterre. En regard de l’ensemble de ce numéro 48, ces textes rendent bien compte des limites propres à l’action de la démocratie représentative, tout en montrant, une fois encore, l’importance des tâches à accomplir, qu’il s’agisse de rendre les inégalités visibles, d’affirmer la valeur des existences singulières, de lutter au nom de la justice démocratique.