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Arrêté en Syrie et expulsé, le documentariste anglais Sean McAllister témoigne

Il y a deux semaines, Sean McAllister a été arrêté dans un bar à Damas avec un de ses amis, Jihad. Sean McAllister a été interrogé par la police syrienne avant d’être expulsé du pays. Il reste sans nouvelles de Jihad. Sur Channel 4, Sean McAllister appelle à l’intervention étrangère en Syrie : "À Homs, ceux qui m’ont parlé demandent de l’aide : "Une aide internationale. Une zone d’exclusion aérienne. Une intervention étrangère. Nous accepterons n’importe laquelle de ces solutions pour progresser, parce que tous les jours, ils tuent l’un d’entre nous.""

Sean McAllister avait témoigné dans Vacarme de sa détermination à collaborer avec ses personnages pour faire à deux des films politiques. Il les filme comme des amis intimes, au risque de s’y perdre.

En Syrie, il se trouve, comme en Irak, dans la situation d’être le seul à vouloir filmer, d’abord parce que personne ne s’y intéresse, puis lorsque la révolution se durcît, parce que les journalistes sont forcés de partir.

Dans un premier temps, il a été témoin d’une société bloquée où la crainte de la guerre, du chaos et de la police secrète (le mukhabarat), est plus forte que le désir de changement. Mais, soudainement, des activistes se sont mis à témoigner devant sa caméra malgré les risques encourus. Damas, que McAllister décrivait dans son blog comme une ville tolérante où se retrouvaient pour boire et discuter, des artistes, anciens gauchistes, ex-activistes, kurdes, palestiniens, arméniens, chrétiens et sunnites, tous syriens ; Damas, se vide en quelques mois de ses occidentaux au point qu’il constate il y a un mois que dans ces mêmes bars, il est maintenant identifiable.

Sean McAllister témoigne : Channel 4

Entretien avec Sean McAllister dans Vacarme 37 : en français, portrait du réalisateur en amoureux politique et en anglais,
portrait of the filmmaker as political lover