Vacarme 75 / Cahier

Quelle perte êtes-vous ?

par

Douze questions et quatre profils pour basculer dans l’après.

1. Vous guettez ?
a. L’horizon
b. L’éphémère
c. La surface
d. Sa présence

2. Votre place ?
a. À l’envers
b. À l’endroit
c. À côté
d. Ailleurs

3. Son regard ?
a. Une flétrissure
b. Une fêlure
c. Une morsure
d. Une imposture

4. Sa déclaration est faite de ?
a. Promesses
b. Caresses
c. Maladresses
d. Détresse

5. Vous passez du elle∙il au ?
a. Vous
b. Tu
c. Nous
d. Je

6. Sous vos pleurs il y a vos ?
a. Peurs
b. Humeurs
c. Pudeurs
d. Erreurs

7. Vous faites l’inventaire ?
a. En solitaire
b. De vos anniversaires
c. Sans en avoir l’air
d. Crépusculaire

8. La solitude ?
a. Le hasard sans tendresse
b. Les heures qui défilent
c. Une pratique de la résistance
d. Trop tard pour se retourner

9. Vos secrets sont comme des ?
a. Souvenirs
b. Impuissances
c. Vertiges
d. Béances

10. Ce que vous faites de mieux ?
a. Des nuits blanches
b. Des manières
c. Des histoires
d. Pas long feu

11. Vous vivez ?
a. En plein désarroi
b. L’anticipation
c. La plénitude
d. Tout, tout de suite et ici

12. L’obsolescence ?
a. Encore
b. Toujours
c. Jamais
d. Déjà

Résultats

1A ▲B ■C ◆D ●
2A ●B ■C ▲D ◆
3A ▲B ◆C ●D ■
4A ◆B ●C ■D ▲
5A ■B ◆C ●D ▲
6A ▲B ●C ◆D ■
7A ●B ◆C ■D ▲
8A ●B ■C ▲D ◆
9A ◆B ■C ●D ▲
10A ◆B ●C ■D ▲
11A ■B ▲C ◆D ●
12A ●B ■C ▲D ◆

Faites les comptes

Une majorité de ● Vous êtes celle de l’amour

Il s’en est fallu de peu. Que ce soit un mot de trop, un geste devenu habitude, un corps absent par endroits. L’irremplaçable pèse de tout son poids. Tout est ralenti après cette rupture sans recours. Ce que vous avez connu n’est plus, vous ne savez plus qui vous êtes. Vous ne reconnaissez que ce manque. Le souffle coupé autrement vous avancez sans identité. Au fil de votre cœur à la dérive, vous allez renouer avec les petits désirs et les grandes ardeurs. (Re)découvrant la succession des sentiments, vous glisserez peu à peu de la torpeur au ravissement de nouveaux sourires.

Une majorité de ◆ Vous êtes celle de la jeunesse

Le temps des détours s’est installé. Chaque seconde compte, chaque minute trace le mystère de vos mille visages. Les plis de la mémoire visibles, vous comptez les hésitations, mesurez les renoncements, capturez les absences. La trajectoire solitaire exprime ce changement vers les ombres inquiètes. La saisissante arithmétique qui va des premiers pas aux derniers mots s’accomplit aussi dans la douceur du quotidien. Les heures folles encore à venir infusent les attaches singulières. Vous vous affirmez contre le sombre effacement, offrant le repère d’une fière flamme pour toutes les traversées.

Une majorité de ■ Vous êtes celle des illusions

Rien ne va plus dans votre existence. La réalité transperce de son intransigeance. La trahison révélée, l’abandon glisse sur le rêve, la chute ne se fait pas attendre. L’état vibrant de la tristesse le dispute à celui de la colère qui cible le désenchantement. Vos envies particulières vous aideront à supporter ce passage à vide. Enfin l’élan apaisant de l’espoir qui reste emportera tout sur son passage, pour une échappée vers le rêve existentiel. Ce mouvement réparateur vous verra revêtir la puissance de la légèreté pour vous relancer dans le tourbillon de la vie.

Une majorité de ▲ C’est la fin du monde

Dans les tremblements de la stupeur, le doute n’est plus possible, tout a basculé. Les mots sont impuissants pour dire cette conclusion. Juste que le pire est arrivé. Sombrer, s’abandonner aux désastres, se dissoudre dans le silence. Si cette conclusion met en scène l’expression d’une terrible douleur, elle fait aussi surgir un détachement inexploré. Vous êtes toujours là, vous pouvez vous relever. Vous n’êtes pas seul-e. De cette communauté des vivant∙e∙s intranquilles, vous serez de ces corps debout qui se détachent dans le parcours des puissants ravages.

Post-scriptum

Rachel Easterman-Ulmann est une fée variant les plaisirs de l’existence entre le militantisme, l’art, la poésie et la mode. http://rachel-easterman-ulmann.blog...
& http://roseisaroserebelle.blogspot.fr.