l’hégémonie de la sécurité

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Photo d'Aurélien Gillier

l’hégémonie de la sécurité

L’honnête libéral de gauche comme l’anarchiste intransigeant ne voient souvent dans l’ordre sécuritaire contemporain qu’une restriction insupportable des libertés de chacun. Mais l’exigence de sécurité est peut-être bien davantage qu’une simple limite négative de la liberté de tous incarnée par les figures visibles de la répression : des corps constitués (police, armée, hygiène publique…) et des objets techniques (caméra de surveillance, drones, etc.). C’est plutôt une véritable technique hégémonique de gouvernement qui modulerait les formes de liberté en fonction des différences de classe et de race à toute fin de créer des sujets majoritaires en demande de toujours plus de sécurité. Autrement dit, un peu comme la valeur chez Marx, la sécurité désigne peut-être un véritable rapport entre des hommes dissimulé sous un rapport entre des corps étatiques et des objets techniques. Essai d’explicitation.

Nous nous proposons ici d’esquisser les contours d’un cadre théorique permettant de rendre compte de la place de la sécurité, comprise comme un ensemble de pratiques, d’institutions et de rapports sociaux, dans la reconduction et la stabilisation de l’ordre social existant. Le concept de sécurité tend souvent, dans les discours de gauche, à désigner des processus de répression ou de neutralisation préventive de subjectivités rebelles. Cette conception essentiellement « juridico-négative » du pouvoir, pour reprendre une expression de Foucault [1], pense les processus sécuritaires sous le seul angle réactif, à travers une temporalité unique, celle de la lutte et de son écrasement. Les acteurs principaux de la sécurité se confondent alors avec certaines institutions et sphères étatiques (police, armée, justice) et éventuellement quelques appendices privées. Or, l’extension des dispositifs sécuritaires et de la colonisation sécuritaire de la vie et des imaginaires à l’œuvre depuis quarante ans intervient dans un contexte de diminution des conflits sociaux et de l’antagonisme capital/travail. L’intégration de la classe ouvrière [2], la subsomption de toutes les sphères sociales par le capital et la recomposition néolibérale de la structure de classe depuis les années 1970 ont rendu le recours direct à la force étatique de moins en moins nécessaire pour mater des mouvements sociaux et des luttes de plus en plus faibles. La mise en place de l’état d’urgence en France suite aux attentats du 13 novembre 2015 intervient ainsi dans un cadre politique « pacifié ». Depuis 2010, il n’y avait plus eu de grands mouvements de lutte, hormis quelques résistances locales à l’instar de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Ce n’est qu’à partir de mars 2016 que le renforcement des appareils sécuritaires légitimé par les attentats et rendu possible par l’état d’urgence pourra être mobilisé à l’encontre du mouvement de protestation contre la réforme du code du travail prévue par la loi El Khomri.

Comment alors rendre compte de la sécurité pour les périodes « calmes » où les rapports de classe ne s’expriment pas sous forme d’antagonismes ouverts et de luttes massives ? Comment la sécurité participe-t-elle à la constitution de la « normalité capitaliste » et de la reproduction des structures de classe ?

sécurité et construction hégémonique

À l’encontre d’une vision strictement juridico-négative des pratiques sécuritaires, le concept gramscien d’ « hégémonie » permet de penser d’une manière plus profonde le rôle de la sécurité dans la reproduction de la structure de classe. Pour qu’une classe soit « hégémonique » et non pas seulement « dominante », elle doit gagner le consentement et l’adhésion d’autres fractions de la classe dominante et de larges pans des subalternes. Elle doit, selon Gramsci, apparaitre comme garante de l’intérêt universel [3].

La génération du consentement par des biais idéologiques ou par l’amélioration réelle des conditions matérielles de la population ne se substitue en rien à l’exercice de la force. La potentialité de cette dernière reste toujours présente dans la mesure où l’hégémonie se présente toujours comme « cuirassée de coercition » [4]. Notre hypothèse est que la dimension coercitive du pouvoir bourgeois ne peut être cernée à travers la figure d’un gardien de nuit se tenant « en retrait » et n’intervenant qu’en cas de crise hégémonique. Au contraire, nous défendons ici l’idée que la sécurité constitue un « principe hégémonique » particulier qui articule constamment coercition et consentement et se déploie à tous les niveaux de la société bourgeoise par un assemblage fluide de discours, de représentations, de pratiques, d’acteurs et d’appareils.

Qu’est ce qui permet alors de distinguer et de spécifier ce principe hégémonique par rapport aux autres grandes modalités du pouvoir ? Dans son acception dominante, le concept de « sécurité » renvoie à une situation objective d’absence de menaces pour quelqu’un ou quelque chose, à un état subjectif d’absence de peur et à l’ensemble des moyens pour y parvenir [5]. À l’encontre de cette vision essentialiste et réaliste de la sécurité, des auteurs liés au courant des études dites « critiques » de sécurité ont défendu qu’elle constituait plutôt un « kaléidoscope de pratiques non-réductibles à une signification centrale », « un slogan, (…) une méthode particulière à travers laquelle un groupe dominant justifie et impose un programme politique en déterminant qui a besoin d’être protégé et qui peut être sacrifié, qui peut être désigné comme un objet de peur, de contrôle, de coercition » [6].

Nous défendons l’idée que la sécurité constitue un « principe hégémonique » particulier qui articule constamment coercition et consentement.

L’absence de « signification centrale » ne signifie pas pour autant que l’on ne peut pas dégager une cohérence générale au sein de la multiplicité des formes de sécurité qui caractérisent les sociétés capitalistes modernes (la sécurité se décline ainsi à l’infini en sécurité nationale, militaire, juridique, économique, alimentaire, cybersécurité…). Celle-ci est d’abord à localiser dans la manière dont ces processus participent à la reproduction de la totalité sociale et de l’hégémonie de classe plutôt que dans les intentions ou les représentations particulières des différents acteurs peuplant les champs sociaux de la sécurité. Par quel biais spécifique ce kaléidoscope de pratiques sécuritaires participe-t-il à la reproduction capitaliste ? Peut-on identifier une logique commune unissant toutes ces pratiques ?

Nous voudrions émettre deux hypothèses portant sur la logique particulière qui spécifie la sécurité comme sphère et modalité de la reproduction.

hégémonie et gouvernement par le risque

Premièrement, on peut saisir cette dynamique particulière du pouvoir dans les sociétés bourgeoises à l’aide du concept foucaldien de « gouvernementalité », soit une forme de pouvoir qui ne procède pas tant par une intervention directe sur les populations et les individus que par la gestion de leurs conditions de liberté en fonction d’une rationalité de marché [7]. La sécurité relève donc d’une forme de pouvoir libérale qui ne repose pas prioritairement sur la répression des subjectivités rebelles mais vise plutôt la préservation de l’espace du marché, de son régime de liberté particulier et des rapports sociaux qu’il implique. La sécurité procède sur la base d’un calcul de coût de fabrication de la liberté des individus. De manière permanente, elle évalue les risques pour le maintien de l’équilibre général du marché que certaines conduites des hommes et des groupes sociaux génèrent ou sont censées générer. Les appareils de sécurité limitent la liberté au nom de la liberté de marché. Foucault discerne ainsi « au cœur même de cette pratique libérale, un rapport problématique, toujours différent, toujours mobile entre la production de la liberté et cela même qui, en la produisant, risque de la limiter et de la détruire » [8].

Cette logique du calcul de risque se trouve au cœur de la sécurité. Elle se déploie par exemple dans les pratiques de gestion des migrations au sein de l’Union Européenne. Allant à l’encontre de la métaphore guerrière de la « forteresse Europe », Huysmans montre ainsi que la politique migratoire de l’UE cherche avant tout à préserver un espace de libre circulation des marchandises et de certaines catégories de personnes, d’un excès de liberté en le gérant sur la base du risk management [9]. Les immigrés se voient ainsi « inclus au sein d’une partie de la population qui est catégorisée comme ayant une prédisposition plus grande à une conduite suboptimale ou dangereuse de sa liberté, c’est-à-dire une conduite de liberté qui risque de déplacer les dynamiques sociales au-delà d’une déviation normale de la norme » [10].

Deuxièmement, pour saisir la contribution de la sécurité à la reproduction capitaliste, il convient d’étudier la manière dont cette logique du risque se voit mobilisée au sein de configurations de classe concrètes. Dans les démocraties capitalistes occidentales, la formation d’un bloc hégémonique qui stabilise les rapports de classes, ne peut se faire que dans la mesure où il se construit en opposition à une partie des populations subalternes désignées comme dangereuses. L’horizon commun, le Gemeinwesen, proposé par le projet hégémonique de la classe dominante ne peut se réaliser que dans la mesure où il identifie en même temps ce qui le menace, réellement ou non. La construction du consentement hégémonique ne peut se contenter de reposer uniquement sur la mobilisation d’un imaginaire de l’identité collective transclassiste ou sur l’amélioration des conditions matérielles d’une large partie des travailleurs. Pour être hégémonique, une classe dominante doit mettre en œuvre un projet qui réussisse à présenter les formes de vies existantes comme ce qu’il convient de préserver face à la menace. Par la sécurité, la stabilité de l’ordre social existant apparaît toujours comme préférable à la perpective du changement social contre laquelle la sécurité justement nous protège. La menace rend préférable et désirable l’existant. Par la sécurité, la question de la survie individuelle dans la société bourgeoise ne se limite plus à la seule question matérielle de la reproduction de la force de travail mais se trouve liée à une destinée commune, présentée comme perpétuellement menacée. Toute perspective de rupture tend alors à apparaître comme une régression civilisationnelle par rapport à laquelle la société bourgeoise émerge toujours triomphalement comme le moindre mal.

de l’organisation sécuritaire de la totalité sociale

Cette logique du risque sous-tend des pratiques de pouvoir quadrillant et structurant la totalité du corps social. La sécurité ne se déploie pas seulement par le haut, du champ des professionnels de la sécurité vers le reste de la société civile. Elle innerve sur un mode réticulaire cette dernière et pénètre au plus profond de la psyché des individus. La sécurité contribue ainsi à la stabilisation d’un bloc et d’un ordre hégémoniques dans la mesure où les dispositifs et pratiques sécuritaires mis en œuvre par les acteurs de la sécurité génèrent certains types de subjectivités hégémoniques. Ils mobilisent et reproduisent ainsi les stratifications sociales existantes, notamment les rapports de race.

La conception particulière de l’ idéologie chez Gramsci nous permet de saisir et de spécifier ces multiples modalités de déploiement de la sécurité ainsi que ces effets. Appréhender la sécurité sous l’angle d’une analyse gramscienne de l’idéologie nous enjoint à dépasser une vision de l’idéologie sécuritaire qui envisagerait celle-ci uniquement sous l’angle d’un discours de la peur qui diviserait artificiellement le prolétariat. L’idéologie chez Gramsci est plus qu’une simple forme de fausse conscience ou la conception du monde particulière d’une classe spécifique. Elle constitue une « pratique qui produit des sujets » [11] à travers une multitude de discours et de relais matériels organisés autour d’un système de valeurs central qui articule l’ensemble des représentations et des éléments idéologiques des autres groupes sociaux. Ce principe hégémonique reproduit ainsi l’idéologie d’une classe spécifique sans que la première n’ait l’air d’émaner ou d’être imposée directement par la seconde.

La race constitue une des conditions de possibilité de la sécurité dans la mesure où elle produit des populations « sacrifiables » qui peuvent être facilement insécurisées.

Loin de fonctionner uniquement sur le mode de l’embrigadement par l’État au nom de la défense de la nation, l’idéologie sécuritaire structure non seulement les formes de vie mais produit aussi des sujets spécifiques construits sur la base d’une rationalité du risque. Les messages dispensés dans les espaces publics appelant tout individu à la vigilance et à signaler les « comportements suspects » génèrent de l’anxiété et transforment en même temps les citoyens ordinaires en profilers potentiels, en acteurs de la sécurité. L’idéologie sécuritaire cherche à rendre et rend effectivement l’individu responsable de sa propre sécurité dans la mesure où celui-ci doit constamment évaluer les degrés de risque de ses activités et des rapports inter-individuels qu’il entretient. Il est sommé de se tenir au courant des menaces proches ou lointaines, d’adopter les comportements adéquats et de consommer les diverses solutions commerciales censées le protéger face à la menace (armes, systèmes d’alarmes, anti-virus, applications …).

Par ailleurs, la désignation des populations à risques ne saurait se résumer à une stratégie délibérée et unitaire de création de « boucs émissaires ». D’une part, la définition de ce qui constitue une menace ou une population dangereuse, même si elle se réfère à des faits objectifs indéniables et parfois à des potentialités subversives bien réelles, comme dans le cas des luttes révolutionnaires, trouve son origine dans les identités sociales, les intérêts propres, les univers mentaux et la compétition des acteurs peuplant le monde « semi-autonome » [12] de la sécurité. La mise en œuvre concrète d’un projet hégémonique et d’une vision sécuritaire particulière passe ainsi par les innombrables stratégies d’une multitude d’appareils hégémoniques sécuritaires ayant aussi leurs intérêts propres. Le consensus islamophobe contemporain et la figure du terroriste islamiste comme menace prioritaire est notamment le produit de la victoire de franges dites « modernes » du monde de la sécurité, insistant sur l’émergence de menaces globales, transversales, post-souveraines et déterritorialisées [13], sur les franges dites « anciennes », davantage focalisées sur la défense du territoire souverain de l’État face à d’autres États.

D’autre part, la caractérisation d’une population comme « dangereuse » ne peut fonctionner que dans la mesure où celle-ci occupe déjà une position subalterne au sein des rapports sociaux. L’hégémonie du principe sécuritaire a notamment comme condition de possibilité la structuration raciale de ces rapports sociaux au sein des démocraties capitalistes occidentales. La notion de race renvoie ici à un ensemble de constructions sociales et de pratiques qui, sur la base d’assignations biologiques ou culturalistes, « attribuent une position aux différents groupes sociaux conformément aux structures élémentaires de la société » [14] et stratifient le prolétariat à travers un système de privilèges matériels et symboliques permettant ainsi de gagner de larges pans de la population au projet hégémonique des classes dominantes. La race constitue une des conditions de possibilité de la sécurité dans la mesure où elle produit des populations « sacrifiables » qui peuvent être facilement in-sécurisées. La sécurité en retour correspond à l’une des principales modalités de la reproduction raciale dans la mesure où elle construit les sujets racisés non seulement comme des autres mais comme des autres dangereux.

La sécurité ne vise donc pas tant à suspendre les libertés politiques et juridiques bourgeoises comme l’entendent les discours de gauche sur l’« État policier » qu’à en moduler l’exercice en fonction des populations concernées, par des statuts juridiques différenciés mais surtout par des pratiques ciblées qui remettent en cause concrètement l’égalité formelle des citoyens. L’extension des dispositifs sécuritaires n’équivaut ainsi pas à une suspension de la démocratie bourgeoise, à un état d’exception généralisé. La sécurisation de la liberté d’une majorité passe plutôt par la fragilisation de la liberté de minorités. La sécurité se déploie ainsi comme une multitude de micro-exceptions, de pratiques routinisées d’inclusion et d’exclusion garantissant la normalité capitaliste, comme un ensemble de pratiques « illibérales » au sein de régimes politiques libéraux [15].

Alors que la sécurité tend à être envisagée à gauche comme un simple processus d’écrasement général des subjectivités rebelles, nous avons tenté de montrer que la sécurité procède bien d’avantage en modulant la liberté et l’égalité formelle de différentes catégories de la population. La consolidation d’un bloc hégémonique passe par l’insécurisation générale de la population mais celle-ci se fait de manière différenciée : répondre au « besoin » de protection de la majorité passe par le sacrifice d’une minorité construite comme dangereuse. Toute réflexion sur les résistances anti-sécuritaires doit ainsi prendre en compte la pluralité des expériences de la domination sécuritaire tout en cherchant à dégager un horizon de lutte commun.

Par ailleurs, si détruire des caméras, échapper à la surveillance du Net par divers dispositifs, refuser de se faire prélever son ADN, etc. constituent des gestes sans doute utiles et parfois nécessaires, ils conduisent à penser que la sécurité se résume aux techniques et aux technologies qui permettent sa mise en œuvre. Contre une telle conception réifiée de la sécurité, nous affirmons que cette dernière constitue un rapport social médiatisé à tous les niveaux de la société bourgeoise via un assemblage fluide et réticulaire d’appareils, de pratiques et de représentations.

Comment élaborer alors une critique pratique de ce rapport sur la base de notre position spécifique au sein de celui-ci ? De même que la destruction des machines industrielles ne pouvait conduire à la suppression de la domination capitaliste, la destruction ou la tentative d’échapper aux machines sécuritaires pour se réfugier dans une illusoire « extériorité » ne permet pas d’échapper au règne abstrait de la sécurité. C’est donc sur le terrain des luttes politiques contre l’oppression sécuritaire — le contrôle au faciès ou la surveillance au travail — et par la prise en compte de son inscription dans les rapports de classe, de genre et de race qu’une résistance globale contre la sécurité pourra se développer.

Notes

[1Michel Foucault, Essential Works, 1954-1984, New Press, 1997, p. 120.

[2Voir notamment Theodor W. Adorno, Société : intégration, désintégration. Écrits sociologiques, Payot, 2011.

[3Antonio Gramsci, Œuvres choisies, Éditions sociales, 1959, p.436.

[4Antonio Gramsci, Selections From The Prison Notebooks of Antonio Gramsci, Lawrence & Wishart , 1971, Digital version, The Electronic book company, 1999, p. 533.

[5Voir par exemple David Baldwin, « The Concept of Security, » Review of International Studies, 23, no. 1, 1997 et Arnold Wolfers, « National Security as an ambiguous symbol », Political Science Quarterly 67, no.

[6Thierry Balzacq, Tugba Basaran, Didier Bigo, Emmanuel-Pierre Guitet & Christian Olsson, « Security Practices » in Denemark Robert A. ed., International Studies Encyclopedia Online, 2010, p.3.

[7Michel Foucault, Naissance de la biopolitique. Cours au collège de France. 1978-1979, Gallimard, 2004, p.31.

[8Michel Foucault, Sécurité, territoire, population. Cours au collège de France. 1977-1978 , Gallimard, 2004, p. 65.

[9Jef Huysmans, The politics of insecurity : fear, migration and asylum in the EU, Routledge, 2005. Voir aussi Andrew Neal, « Securitization and risk at the EU border : the origins of the Frontex », JMCS, vol. n°47, n°2, 2009.

[10Ibid., p. 111.

[11Chantal Mouffe, « Hegemony and ideology in Gramsci » in Chantal Mouffe (ed), Gramsci and Marxist Theory, Routledge & Kegan Paul,1979, p.187.

[12Didier Bigo, « Guerre, conflits, transnational et territoire » (Partie 1), Cultures & Conflits, n°21-22, 1996.

[13Didier Bigo, “La mondialisation de l’(in)sécurité ? Réflexions sur le champ des professionnels de la gestion des inquiétudes et analytique de la transnationalisation des processus d’(in)sécurisation ?”, Cultures & Conflits, vol. 58, 2006 ; Mathieu Rigouste, L’ennemi intérieur : la généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France métropolitaine, La Découverte, 2011.

[14Stuart Hall in San Juan Jr. E., « Difficultés dans la théoriation marxiste de la race », traduit par Selim Nadi, Revue période, lien consulté le 06/09/2016.

[15Didier Bigo & Anastassia Tsoukala, « Understanding (in)security », in Terror, insecurity and liberty. Illiberal practices of liberal regimes after 9/11, Routledge, 2008.