guider ceux qui arrivent

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guider ceux qui arrivent

Dans la vallée du Briançonnais les citoyen·nes et en particulier des professionnels de la montagne réagissent face au danger de mort qui menace quotidiennement les migrant·es tentant de passer la frontière par les cols à défaut de pouvoir emprunter d’autres voies. Ils·elles demandent ici, comme sur le reste du territoire un accueil digne pour les personnes qui arrivent. Les paysages de la montagne, ses passages et ses cols sont désormais des lieux de résistance et de solidarité.

À mesure que nous remontons le versant français du col de l’Échelle, nous prenons conscience de ce que vivent ces personnes venues d’ailleurs. La trace a beau être bonne en ce dernier jour de l’année 2017, une épaisse couche de neige habille la dorsale frontalière de blanc et de froid. Cet autre « personnage de l’hiver » comme aime à le nommer l’ethnologue Martin de la Soudière, fige les montagnes du Briançonnais. Le silence ouaté de ce matériau léger suspend le temps, laissant nos esprits rêveurs divaguer et arpenter des monts imaginaires. Je me répète « ici passent des gens », ils sont chaussés de baskets, ni équipés, ni expérimentés pour cet environnement, abandonnés à eux-mêmes. Comment cela est-il possible ?

Ici comme ailleurs, les politiques publiques à l’égard de ces personnes génèrent des situations déshumanisantes : tandis que l’Europe se concentre sur le blocage et le rejet aux marges ou à l’extérieur de ses frontières, l’État français refuse d’organiser l’accueil au nom de ce qui est supposé être « l’opinion » des Français.

Nos responsables politiques sont confrontés à une situation complexe dont ils ne maîtrisent qu’une infime partie, mais ils renoncent à mettre en place les politiques élémentaires d’accueil qu’ils pourraient cependant déployer. De nombreux citoyen·nes, en revanche, s’engagent, par humanisme, parce qu’ils·elles font face à des personnes en situation de vulnérabilité et de danger, partout dans le pays, et particulièrement dans les vallées alpines.

Ce jour-là, nous marchons ensemble pour que l’humanisme l’emporte. Nous sommes une soixantaine, venu·es de toute la France, toutes générations confondues. Nous partageons une passion commune pour ces derniers espaces sauvages montagnards, dont nous ne maîtrisons pas tout. La rudesse de ce milieu naturel, que nous aimons pour les expériences qu’il nous donne à vivre et que le monde « d’en bas » ne peut offrir, est aussi ce qui nous conduit, à partir de parcours très différents, à nous rassembler pour venir en aide à ces personnes abandonnées à leur sort. Un parallèle est souvent établi entre les milieux marins et montagnards. Francis Vallat, président de SOS Méditerranée, déclarait « La Méditerranée, on peut s’y baigner, pêcher, y passer du bon temps, mais on ne peut pas non plus regarder ailleurs, on ne peut pas laisser mourir ces gens sans les aider. On peut discuter pendant des heures de la politique migratoire, le problème n’est pas celui-là, il est de dire qu’on ne peut pas laisser des gens mourir à nos portes, que le sauvetage ne se discute pas. » [1]. Dans le Briançonnais, celles et ceux qui s’investissent ne sont pas des militant·es historiques : ce sont des « citoyen·nes ordinaires », qui s’impliquent pour les mêmes raisons que les ONG qui œuvrent en Méditerranée. Nous ne pouvons pas rester inactif·ves et silencieux·ses face au traitement déshumanisant réservé aux personnes qui tentent, par tous les moyens et au péril de leur vie, de gagner un avenir meilleur. Nous refusons d’être associé·es à la vague nationaliste qui, de l’Autriche à l’Italie, s’empare de l’Europe.

Chaque jour, des exilé·es sont retrouvé·es profondément déshydraté·es et en état d’hypothermie.

Le sujet est sensible. L’ancien préfet des Hautes-Alpes, Philippe Court, s’est vu limogé discrètement pour avoir qualifié de « passeurs » des citoyen·nes portant secours et assistance aux exilé·es, dans un reportage de Raphaël Kraft diffusé sur France Culture [2]. Le même reportage dénonçait comment, à l’encontre du droit national, les forces de l’ordre avaient reconduit des mineur·es déclaré·es à la frontière, les déposant en pleine nuit à la gare de Bardonecchia.

La nouvelle préfète, Cécile Bigot-Dekeyzer, a assoupli son discours, mais maintient l’hypocrisie. Dans un communiqué en date du 22 décembre 2017, elle déclare que « c’est mettre la vie des personnes en danger que de ne pas leur déconseiller le franchissement irrégulier de la frontière au regard des conditions climatiques hostiles ». À Bardonecchia, sur le versant italien du col de l’Échelle, des citoyen·nes italien·nes s’engagent dans des opérations de sensibilisation. Difficile pourtant de faire admettre à des personnes qui ont vécu tant d’épreuves, du désert libyen à la Méditerranée, que le passage hivernal de la montagne est trop risqué. Et le danger n’est-il pas avant tout créé par l’exercice d’une très forte (ré)pression au col de Montgenèvre, seul point de passage sécurisé ? Le 29 décembre 2017, hantée par la perspective d’une reconduite à la frontière, une famille ghanéenne a décidé de traverser en se séparant : la mère et les deux enfants en bas âge (9 mois et 2 ans et demi) ont passé en bus le col de Montgenèvre ; le père, craignant d’être arrêté, a préféré traverser les montagnes enneigées. Il a été retrouvé par les services de secours en montagne en état de profonde hypothermie à 29°C.

Feu de camp au col de l’Échelle.
Photo Yann Borgnet

La visite quelques jours plus tard à Briançon de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, aurait pu être l’occasion d’une prise de position du gouvernement. Il n’en a rien été. Assistant à une opération de contrôle douanier au point de passage autorisé du col de Montgenèvre, le ministre a déclaré en direct sur son compte Twitter : « Moment convivial avec les agents de la Brigade de sécurité intérieure de Gap. Total soutien à l’action importante qu’ils mènent notamment contre la contrefaçon, le tabac de contrebande et le blanchiment, toute l’année et par tous les temps ! » Pas un mot sur les migrant·es, ni sur l’engagement local de nombreux·ses citoyen·nes, comme si le terrain était trop glissant pour s’y engager. Si les citoyen·nes ne suppléaient pas aux missions régaliennes, ces personnes seraient pourtant abandonnées, et ces montagnes si proches de nous transformées en cimetières. Parce que d’autres routes d’accès ont été coupées, le territoire du Briançonnais est devenu un chemin de passage. L’apathie des pouvoirs publics traduit un mélange d’hésitation et de tâtonnement, la lenteur, l’inertie ou le refus à réagir. Le territoire n’en est pas moins bouleversé : des collectifs se forment, des liens se tissent entre les habitant·es, et l’idéal humaniste rassemble bien au-delà des frontières partisanes traditionnelles. Le conseil municipal présidé par Gérard Fromm (PS) a par exemple récemment voté à l’unanimité (avec quelques abstentions) la mise à disposition, pour l’aide aux migrant·es, de l’ancienne conciergerie du cimetière.

Dans ce contexte, le silence du gouvernement devient de plus en plus insupportable pour des citoyen·nes engagé·es corps et âme dans ce combat dont personne ne voit vraiment l’issue. Les bénévoles s’épuisent, et certain·es habitant·es commencent à manifester leur mécontentement. L’Italie version Berlusconi est prête à expulser 600 000 exilés. Nombre d’entre eux·elles attendent du côté italien, et ne pourront passer par les quelques points de passage accessibles de la frontière italo-française. Briançon compte 12 000 habitants, et la capacité d’accueil de la structure mise à disposition par le collectif « Refuges solidaires » est de seize personnes. La Roya est à présent totalement militarisée, ce qui conduit les migrant·es à rechercher d’autres points de passage, plus alpins et plus dangereux. Cédric Anglaret, un des piliers de l’organisation des maraudes des cols de l’Échelle et du Montgenèvre confie son inquiétude : le quadrillage militaire pourrait s’étendre aux montagnes des Hautes-Alpes. Il est de ceux qui s’engagent à l’abri des projecteurs braqués sur cette paisible vallée. Il affirme sa franche désapprobation à l’égard d’une récupération médiatique qui établit un lien naturel et essentialisé entre l’entraide et les prétendues qualités intrinsèques de la communauté montagnarde.

Vaste réseau de l’ombre, l’organisation de la prise en charge des « arrivants » par les citoyen·nes est « agile ». Plusieurs collectifs se répartissent les tâches et sont complémentaires pour assurer un accueil le plus digne possible. Les maraudes portent secours aux exilé·es en détresse dans la montagne. Chaque jour, des citoyen·nes montent aux cols de l’Échelle et du Montgenèvre, chaque jour, des exilé·es sont retrouvé·es profondément déshydraté·es et en état d’hypothermie. C’est l’histoire de Mamadou, ce jeune malien de 27 ans qui a dû subir plusieurs amputations après s’être perdu autour du col de l’Échelle, qui a conduit à l’organisation de ces rondes de veille. Cela fait un an et demi qu’elles ont lieu, non pas pour « faire passer » les migrant·es, mais pour leur porter assistance. Chargé·es d’un sac à dos rempli de vivres, de boissons et de vêtements chauds, des binômes se constituent pour rallier les points de passage, recueillir les exilé·es ou refaire la trace. Cette marche est silencieuse, car les personnes qui s’engagent dans la traversée se sentent traquées, et redoublent de méfiance. Au col de l’Échelle, la cordée s’arrête aux deux tunnels qui marquent le début de la vertigineuse pente qui plonge vers l’Italie. La frontière est au bas de la route enneigée, les arrivant·es sont donc assisté·es alors qu’ils ont déjà franchi cette ligne symbolique, contrairement aux propos tenus par l’ancien préfet Philippe Court qui les accusait d’organiser le passage. Sur l’une des parois du tunnel, les citoyen·nes ont répondus à la provocation par un tag : « MORT AUX FRONTIÈRES ».

Depuis peu, la situation se complexifie encore. Si les citoyen·nes qui font les rondes se savent « utilisé·es » par l’État pour assurer des missions de secours d’urgence, ils savent aussi que des passeurs malhonnêtes profitent de la situation. Ils laissent des groupes entiers de migrant·es à quelques encablures de la frontière, au col de Montgenèvre. Le numéro de téléphone des bénévoles leur est laissé en échange de 250 ou 300 €. Cédric se sent « coincé » : « On se fait manipuler dans l’histoire : les mecs sont dehors par -15° C, dans tous les groupes il y au moins une femme enceinte et des gamins… ». La situation devient de plus en plus inextricable.

En s’engageant pour sauver les « arrivants », les citoyen·nes du Briançonnais revendiquent une vision solidaire de leur territoire.

Une fois les personnes secourues commence la mission la plus périlleuse : rejoindre Briançon en les transportant en voiture, un jeu du chat et de la souris qui épuise les habitants, et rend les relations avec les forces de l’ordre très conflictuelles. Une patrouille mobile « filtre » bien souvent l’entrée de cette petite vallée isolée, mettant en péril les efforts déployés pour protéger les personnes en danger. Au col de Montgenèvre, la police aux frontières patrouille, parfois en civil, et tente de diviser les citoyen·nes engagé·es. La pression est insidieuse, les rapports tendus.

Une fois à Briançon, les personnes sont recueillies dans l’un des deux centres d’accueil du collectif « refuges solidaires », « la CRS » et « Chez Marcel ». Ils peuvent trouver là un peu de répit et de repos, avant de reprendre la route. Nombre d’entre eux ont un point de chute, de la famille ou des amis. Les autres aspirent souvent à rejoindre la capitale. Pour les 62 % d’arrivant·es se déclarant mineur·es (Rapport d’activité de la CRS, 2017), des bilans sont effectués à Gap, qu’ils rejoignent grâce aux transports organisés par les bénévoles, au risque d’être interpellé·es pour « transport de personnes en situation irrégulière ». Juridiquement, ces personnes déclarées mineur·es devraient être prises en charge par les services du Conseil Départemental.

Les migrant·es qui passent nos frontières viennent d’univers très différents des nôtres. Dans le Briançonnais, les nombreux « arrivants » — terme que j’emprunte à l’écrivain Camerounais Lionel Manga — viennent pour la plupart d’Afrique de l’Ouest : 57 % de Guinée Conakry, 17 % de Côte d’Ivoire, 5 % du Mali, 3,5 % du Sénégal et du Cameroun. Nombre d’entre eux·elles sont donc considéré·es comme des migrant·es économiques, ce qui leur fermera très certainement la porte de l’asile politique, et leur imposera une vie clandestine ou un retour au pays. Qui fait ces choix d’aiguilleurs de destins ? Qui décide ce qui constitue une bonne raison pour partir ou pas ? Qui a la charge de la preuve ? L’État, ou l’exilé·e qui n’a que sa parole pour justifier sa présence ici ? Ces arrivant·es ont tout abandonné avant leur départ ; ils·elles ne gardent que leur mémoire, intacte, qui restitue avec une précision chirurgicale le chemin parcouru. Cette « route » comme ils·elles la nomment, est un parcours semé d’obstacles et d’épreuves de survie.

Steve vient du Cameroun et a exactement mon âge, 26 ans, je l’ai rencontré il y a peu. Son histoire est commune à beaucoup d’autres : la route emprunte souvent les mêmes itinéraires scandés par les mêmes jalons. Rien dans la jeunesse de Steve ne le prédestinait à quitter le Cameroun. Étudiant brillant, il commença des études de droit à Yaoundé. En fin de première année, il se rendit dans le nord du pays pour un stage d’étude, dans une zone contrôlée par Boko Haram. Son calvaire commença le jour où des hommes armés firent irruption sur son lieu de travail, et l’enlevèrent pour l’emmener probablement dans le nord du Tchad.

Il raconte : partout aux alentours, des dunes et du sable, à perte de vue. Des geôliers armés jusqu’aux dents pour forcer au travail. C’est une prison à ciel ouvert, les risques que lui ferait courir une évasion en plein milieu désertique tiennent lieu de murs. Mais quand la vie ne tient plus qu’à un fil, des ressources inespérées apparaissent pour retrouver la liberté. C’est l’heure de la prière, et un musulman n’arrête pas sa prière, sauf s’il court un risque soudain pour son intégrité physique. Les armes sont à terre, le moment serait opportun, mais les liens qui enserrent les pieds et mains de Steve et de plusieurs compagnons d’infortune également kidnappés par ce gang de la terreur empêchent tout mouvement. L’un d’eux parvient miraculeusement à libérer ses liens. Tout à coup, ils sont quatre ou cinq à être libres de leurs mouvements, et à courir, le plus vite possible, le plus loin possible. Mais la prière s’interrompt…

Steve se réveille dans une sorte de fossé où il a perdu connaissance quelque temps plus tôt. Comment est-il arrivé là ? Combien de temps est-il resté inconscient ? Tout est brouillé, mais il doit poursuivre sa route, une longue route qui durera près de trois années. Aujourd’hui encore, après avoir vécu tant d’expériences inhumaines, de l’esclavage en Lybie à la périlleuse traversée de la Méditerranée, après avoir souvent remis sa vie entre les mains d’autrui sans pouvoir formuler ses vœux, son sort se trouve finalement une nouvelle fois attaché à une décision administrative lourde de conséquences. Cette décision sera prise dans un bureau, invoquant l’interprétation de textes ou de mesures répondant à des logiques politiques, à mille lieux de la réalité de celui à qui elle s’applique et qui est contraint de l’accepter. Si Steve est obligé de retourner dans son pays, les vidéos tournées lors de sa captivité, dans lesquelles il prête allégeance à Boko Haram, l’enverront directement en prison. Mais Steve vient d’un pays « en paix », et sera probablement considéré comme persona non grata sur le territoire français.

Le collectif citoyen engagé auprès des migrants.
Photo Yann Borgnet.

Le contexte est différent, mais ces énergies de citoyens déployées face à la politique migratoire étatique rappellent l’ouvrage de R. Frison-Roche, Les Montagnards de la nuit, grand roman historique sur les résistants en montagne durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, les personnes qui s’engagent dans le Briançonnais le font souvent à la limite de la légalité. Ils le font pour proposer une vision du monde différente, en marge des tendances nationalistes et ultralibérales qui progressent dans tous les pays européens. Ils veulent promouvoir un monde ouvert et accueillant, valorisant la diversité des origines et des parcours. Un monde où la solidarité n’est pas considérée comme un délit, mais comme le fondement des relations humaines. Ce monde-là a existé il y a un peu plus de deux siècles dans la vallée du Briançonnais. Improprement nommée « la République des Escartons », la « société des communautés du païs briançonnais » fût dès le XIIIe siècle un vaste réseau d’échanges qui regroupait des communautés situées sur les deux versants des Alpes du Briançonnais. Le fonctionnement de ses institutions était alors unique : liberté de condition des personnes affranchies de la féodalité, autonomie et démocratie des institutions communales, répartition égale de la pénurie et des charges fiscales, répartition de la propriété qui assurait la survie du groupe et de tous, prédominance de la propriété commune de la majeure partie des terres et des forêts. En s’engageant pour sauver les « arrivants », nombreux·ses sont les citoyen·nes du Briançonnais qui revendiquent implicitement une vision solidaire de leur territoire, que l’on pourrait à de nombreux égards rapprocher de cette république des Escartons, qui disparut avec la Révolution Française. L’historienne Colette Baudouy voit néanmoins des prolongements contemporains à cette épopée historique, notamment dans les nombreux échanges qui continuent d’exister avec l’Italie ; mais aussi dans le refus opposé à certaines politiques centralisées, comme en témoigne le combat des paysan·nes de Cervières contre la construction d’une station de ski ex nihilo au début des années 1970 ou le combat contre le projet d’autoroute qui devait concerner initialement la vallée de Névache, et dont témoigne Emilie Carles dans son roman La soupe aux herbes sauvages.

En 2008, Daniel Bougnoux nous invitait à une réflexion à l’occasion de la célébration des vingt ans de l’association de protection de la montagne Mountain Wilderness. Dans un très beau texte intitulé « Préserver ce qui nous exclut », il écrivait : « À la question “Pourquoi escaladez-vous les montagnes ?”, qui a répondu : “Parce qu’elles sont là” ? Réponse laconique mais profonde. À l’inverse d’une culture tournée vers l’abstraction, le virtuel, les immatériaux, la montagne impose son être massif, non substituable. ». Une « co-présence agissante » écrirait le géographe Michel Lussault (des hommes exclus d’une part, et des espaces montagneux de l’autre) structure les collectifs et invite à réaliser un « pas de côté ». Si, comme le titrait le grand alpiniste Lionel Terray, les passagers des montagnes sont des « conquérants de l’inutile », il semble aujourd’hui que certains de ces passages prennent du sens et se chargent d’une visée symbolique qu’il sera difficile de balayer à coup d’ordonnances ou de militarisation.

Post-scriptum

Yann Borgnet, doctorant en géographie à Grenoble, militant au sein de l’association Mountain Wilderness, est aussi aspirant-guide de haute montage. Il s’intéresse à la transition touristique des territoires de montagne et travaille sur cette question par le biais de la recherche mais aussi de façon empirique.

Notes