D’abord c’est un simple carré de couleur vive. La lumière n’entre pas, elle s’approche d’une autre couleur. Ce sont d’autres lignes, d’autres formes, un triangle bleu, un chapeau. On entend, au-dessus des voix, des conversations en langue étrangère. Qu’on comprend tout de suite, sans les traduire, ou qu’on laisse échapper. Le rythme de ces voix ressemble au mouvement de la lumière qui emporte de plus en plus de couleurs. Mailles, nattes, cerceaux. Eux n’y prennent pas garde. Sur un bord rouge, le pied de la femme ; mais on peut remonter vers les épaules. Les mains qui se sont emparées l’une de l’autre. Des visages se bercent. Son monde en cet instant est un visage. Dont les yeux font varier les bords, les cheveux, les cernes au bord des yeux, les paupières. L’intérieur de l’appartement est presque vide, des couloirs obliquent sur le parquet, on ne voit presque rien sauf à la lueur de la chambre. On reste plaqué contre les murs. Toutes les portes sont ouvertes pour que cette lumière se fasse. On n’a plus de décors à enjamber. Tout a tellement changé sans même qu’on s’interrompe. On est dans cet endroit sachant qu’on y arrive une fois que tous les changements se sont concentrés dans un état, dans une attitude. Mais elle nage sur le corps de l’homme qui l’étreint. Mieux vaut sortir, sortir