Vacarme 10
hiver 1999

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processus
Les yeux grand fermés : à propos du doublage de Eyes Wide Shut
par Colette Milon & Jean-Philippe Renouard
Entretien avec Pascale Ferran. Lire →
la fin de Babel
par Jean-Philippe Renouard
Le doublage remonte au début du parlant — le muet était universel, le parlant ne l’est plus — quand il s’est agi, pour bénéficier d’une diffusion internationale, de remplacer le dialogue original d’un film par un dialogue dans une langue étrangère. Les solutions les plus variées fleurissent. Bénéficiant d’une situation hégémonique dès 1918, les États-Unis en profitent pour attirer à Hollywood le gotha du cinéma européen. Certains viendront séduits par des conditions de travail qu’ils croient idéales, d’autres (...) Lire →
frères de colère
par Mohamed Rouabhi
Je suis revenu en terre arabe inch’Allah. Cela fait maintenant la troisième fois et déjà les habitudes reviennent doucement : le café à la cardamome dans les petits verres Duralex, le pain rond et frais à 37 centimes, les rencontres impromptues dans les magasins ou sur les trottoirs, les amis devenus frères, les femmes arabes, les plus belles du monde, la musique. Partout, la musique, partout même dans la nuit la plus profonde au sommet des collines de Ramallah, dans les taxis, les magasins, les bus, (...) Lire →
Brecht metteur en scène
par Irène Bonnaud
L’arrivée du Berliner Ensemble à Paris en 1954 est une sorte de mythe fondateur. Mais on peut relire Barthes et Dort autant qu’on veut, on ne voit plus bien ce qu’il s’agissait de fonder. Tout le monde semble s’accommoder aujourd’hui du ronronnement du théâtre littéraire-psychologique à la française. Heureusement, Brecht avait prévu le coup. De 1949 à 1956, les assistants du Berliner Ensemble ont tout noté des répétitions qu’il dirigeait, et quand ces centaines de pages seront enfin éditées, on peut parier (...) Lire →
kaki
par Didier Doumergue
Parfois un album photo disparaît. Didier Doumergue le reconstruit par écrit.
Tentative de reconstitution de mémoire d’une photo me représentant aux côtés d’un soldat durant la guerre d’Algérie. Il m’avait pris en affection parce que son fils, du même âge, portait le même prénom que moi, ou bien — ai-je oublié ? — lui-même, père d’un fils de mon âge.
calot kaki le corps kaki replié les joints des cuisses le torse les aplats des biceps les os les attaches entoilés parés de toile kaki replié le soldat accroupi (...)
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