Vacarme 28
été 2004

À nos lectrices et lecteurs
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Chantier
Place des fêtes : dans la cité ou en dehors ?
Entre sollicitude et inquiétude des pouvoirs publics, dépense et pride, invention et institution : la fête, non comme alternative, mais comme hésitation.
Avant-propos
par Mathieu Potte-Bonneville
Une tradition tenace invite à situer, vis-à-vis du politique, la fête dans une sorte de zone franche : pour se réjouir de cette brusque dépense soustraite aux calculs rationnels, de ce temps volé aux calendriers et aux emplois du temps, où surgiraient d’eux-mêmes les chansons, les plaisirs, les corps d’habitude endigués. Ou pour déplorer, à l’inverse, que ces étourdissements restent inoffensifs, que le tourbillon du carnaval confirme, en l’inversant, la distribution ordinaire des rôles, que ces effusions (...) Lire →
Villes défaites
par Renaud Epstein
l’étrange engouement des élus locaux pour la fête Lire →
L’esprit pantaï
par Christian Rinaudo
ou comment réanimer le carnaval de Nice Lire →
Trop de plaisir nuit
par Fabien Jobard
le droit administratif à l’assaut de la Love et de la Fuckparade Lire →
Fêtes libres ?
par Christophe Vix
une histoire du mouvement techno en France (1989-2004) Lire →
Rien de neuf sous le hangar ?
par Astrid Fontaine
Toucher à la description juste de ce qui se joue au cœur des free parties suppose de s’y plonger tout entier, au risque de ne plus s’en déprendre. Peut-être est-ce là le prix nécessaire que le discours sur la fête doit payer pour ne pas se laisser prendre par les objectivations discursives, législatives ou policières, qui toutes participent, à un degré ou à un autre, à la labellisation méprisante de ces pratiques festives.
« Le kiutl était un psibérant, une drogue télépathique de l’extrême nord, que les (...)
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Brave new world
par Julien Chambon
Éparpillés le long des paradis tropicaux des plages du littoral du Sud-Est et de l’État de Bahia, ou perdus dans l’immensité des territoires mystiques de l’intérieur du pays, les festivals électroniques brésiliens se sont ces dernières années multipliés. De dimension résolument internationale, ils sont l’occasion pour une vaste population nationale issue des classes sociales les plus hautes d’affirmer de plus en plus crânement aux yeux de nombreux étrangers leur vision hallucinée du troisième millénaire. (...) Lire →
Goa, loin de Tsahal
par Olivier Doubre
Un état indien, mais d’une Inde adoucie, comme en apesanteur. des touristes venus de loin pour mettre entre parenthèses une vie happée par le service militaire, pour échapper aux frontières d’un pays vécu comme une forteresse assiégée. Pour une partie de la jeunesse israëlienne, Goa est plus qu’une villégiature : un territoire pour en oublier d’autres.
31 décembre 1999, 23h30. Village de Vagator, État de Goa, Inde
Un bon millier de jeunes « Occidentaux » converge vers le Primrose Cafe, un bar en plein (...)
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Squotiti, secoue-toi
par Silvia Casalino
De loin, l’histoire des Centri sociali semble celle, un peu triste, d’une clandestinité victime de son succès et passée dans les mœurs. rapprochons-nous, alors : on découvrira une histoire moins linéaire, celle de lieux plusieurs fois réinventés, matrices et baromètres de l’inventivité italienne des trente dernières années. Qu’est-ce qu’une culture doit aux marges où elle s’invente ?
La naissance en Italie des Centri Sociali s’inscrit dans un contexte culturel particulièrement statique. Durant les trente (...)
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En attendant le mariage
par Philippe Mangeot
La gay pride a-t-elle vécu ? Le modèle qu’elle a fondé, où se nouent l’événement festif et le geste politique d’auto-affirmation, reste fécond. Mais elle est contestée dans la communauté homosexuelle. Plaidoyer – ou tombeau – pour la pride.
Nous n’irons plus à la gay pride.Entendu plusieurs fois la semaine dans les bars du Marais, tourné sous forme d’interrogation oratoire en couverture de Têtu (juin 2004), lu dans The End, le dernier livre de Didier Lestrade. Des justifications en pagaïe : esthétiques (la (...)
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