Vacarme 20
été 2002
À nos lectrices et lecteurs
Ce numéro, Vacarme 20 (été 2002), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.
Chantier
élections : détours de scrutin
21 avril - 16 juin. Jusqu’au bout, la période électorale aura hésité entre la platitude des campagnes et l’inventivité des mobilisations, entre le « sursaut civique » et l’abstention de masse. Et maintenant ?
penser sous la conjoncture
par Philippe Mangeot
avant-propos du dossier Lire →
un moment constituant
par Stany Grelet
Paris, 1er mai 2002. La foule s’écoule comme un trop-plein dans les rues qui rayonnent depuis la place de la République. Irréductible à l’itinéraire prévu, la manifestation s’en taille trois, à mesure qu’elle avance, pour pouvoir avancer. Les organisations peinent à maintenir leur cortège. Lorsque les premiers manifestants s’arrêtent, d’autres commencent à marcher. Image parfaite du mouvement : nombreux, autonome, durable, finalement victorieux.
À moins que ça ne soit l’inverse. C’est le (…)
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classes populaires, parti populiste ?
Il y a deux manières de compliquer l’équation « vote FN = vote populaire », reprise un peu partout comme une évidence indiscutable depuis le 21 avril. On peut décrire la façon dont cette superposition, prélevée sur un corps électoral soumis au conflit des interprétations, est construite du dehors (c’est la thèse d’Annie Collovald). Reste que la critique d’un discours ne vaut pas, d’elle-même, démonstration de l’irréalité de son objet. On peut alors examiner, du dedans et sans nier un instant (…) Lire →
Être contre : à propos de la condition ouvrière
par Mathieu Potte-Bonneville & Pierre Zaoui
Entretien avec Stéphane Beaud et Frédérique Matonti. Lire →
Le « vote Le Pen » : la faute au populaire ?
par Annie Collovald
Ou comment la figure du « salaud de pauvre » contribue à éluder une critique politique sérieuse du FN. Lire →
gauche : combien de divisions ?
En matière d’auto-critique, contrairement à ce que leur tradition aurait pu laisser croire, les appareils de gauche sont visiblement moins doués que leurs électeurs. Le contraste est en effet saisissant entre un peuple de gauche manifestement troublé, jusqu’à exprimer une honte, ou avouer un remord, et l’aplomb extraordinaire avec lequel les partis, après le 5 mai, ont reconduit à l’identique leur distribution antérieure, avec, d’un côté, une « gauche unie » en droite ligne de la « gauche (…) Lire →
la vie à tous les étages - à propos du peuple et des minorités
par Pierre Zaoui
Consommant la rupture entre peuple et minorités, le scrutin du 21 avril porte une bien étrange leçon. si la pensée minoritaire, notre pli politique, est celle des devenirs, elle ne peut faire l’économie du sien propre. Qu’en fait-on ?
Le fondement des politiques minoritaires repose sans doute sur un jeu subtil entre le sens numérique de minorité (les moins nombreux, tous ceux confrontés au risque de l’oppression majoritaire : minorités ethniques, religieuses, sexuelles, etc.) et son sens (…)
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les divisions de la gauche mouvementée
par Michel Feher
Depuis le 21 avril s’expriment les tensions qui animent la gauche dite mouvementiste. le contexte politique les atténue et les exacerbe simultanément. les lignes de fracture qui se donnent alors à voir ont traversé l’histoire de Vacarme, elles étaient perceptibles dans la réunion rassemblant tous les collaborateurs de la revue le 29 avril.
Michel Feher rend compte de ces mouvements divergents dans une cartographie programmatique qui dessine trois pistes à explorer dans de prochains (…)
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à l’italienne
par Emmanuelle Cosse & Stany Grelet
Au creux de l’abattement, la gauche française s’est tournée vers l’Italie. Vieux réflexe : « l’anomalie italienne » a toujours servi, en France, de modèle de crise, et notre situation électorale n’a pas fait exception. Vue de l’extrême-gauche, l’Italie comme désir : entre les deux scrutins, Olivier Besancenot assumait explicitement l’espoir d’un troisième tour social « à l’italienne », inspiré de la manifestation (monstre) du 23 mars et de la grève générale (réussie) du 16 avril contre les (…) Lire →
une histoire italienne
par Francesco Giorgini
Francesco Giorgini est le correspondant français de Radio Populare. Nous lui avons demandé une description raisonnée de la situation italienne : de quoi résister, lorsqu’on n’y connaît rien, à l’utilisation sauvage du modèle italien dans le débat français. Question à l’extrême-gauche : est-ce vraiment le modèle qu’elle désire ? Et à la gauche parlementaire : sera-t-elle aussi lâche dans l’opposition que son homologue italienne ?
Le 27 mai 2002, Silvio Berlusconi, l’homme le plus riche et (…)
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rifondare ?
par Olivier Doubre
entretien avec Rossana Rossanda Lire →
bras de fer
par Paolo Testa
Le 23 mars, deux millions de personnes manifestent à Rome pour défendre l’article 18, symbole du statut des travailleurs. Le 16 avril, une grève générale paralyse le pays. Le 1er juin, le gouvernement parvient à diviser les syndicats à la table des négociations. Paolo Testa, syndicaliste à la FIOM, « l’aile gauche » métallurgique de la CGIL, donne sa lecture d’une bataille à l’issue incertaine.
Recueilli le 6 juin 2002 et traduit par Salvatore Puglia
Article 18 du Statut des (…)
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