en cas de noyade
par Suzanne Doppelt
Avis concernant les personnes qui paraissent mortes et qui, ne l’étant pas, peuvent recevoir des soins. Paris, 1772
1 la déshabiller, la bien essuyer avec de la Flanelle ou des Linges, et la tenir très chaudement, en l’enveloppant soit avec des Couvertures, soit avec des Vêtements et ce qu’on pourra se procurer ; ou la mettant devant un feu modéré ou dans un lit bien chaud.
2 on lui soufflera ensuite par le moyen d’une Canule, de l’air chaud dans la bouche, en lui serrant les deux narines.
3 on lui introduira de la fumée de Tabac dans le fondement, par le moyen d’une Machine fumigatoire, qu’on trouvera dans tous les Corps de Garde. On pourra suppléer à la Canule, pour introduire l’air par la bouche dans les poumons, en se servant d’un Soufflet ou d’une Gaine de couteau tronquée par le petit bout. On pourra également suppléer à la Machine fumigatoire, en se servant de deux Pipes, dont le tuyau de l’une sera introduit avec précaution dans le fondement de la Personne retirée de l’eau, quelqu’un soufflant la fumée du Tabac par le tuyau de la seconde pipe. On peut aussi employer avec succès les Lavements de Tabac et de Savon.
4 on ne négligera pas d’agiter le Corps de la personne en différents sens, en observant de ne la pas laisser longtemps sur le dos.
5 on lui chatouillera le dedans du nez et de la gorge, avec la barbe d’une petite plume ; on lui soufflera dans le nez du Tabac ou de la poudre sternutatoire, et on lui présentera sous le nez de l’esprit volatile de Sel ammoniac.
6 on la frottera, même un peu rudement, par tout le Corps, surtout le dos, les reins, la tête et les tempes, avec des Linges ou de la Flanelle trempée dans de l’Eau de Vie camphrée, animée avec l’esprit de Sel ammoniac.
7 la Saignée, à la jugulaire surtout, peut aussi être très utile, si on trouve promptement un Homme de l’art.