Vacarme 15 / arsenal

Pour une pornographie féministe entretien avec Ovidie

Alors que la pornographie a souvent été jetée aux oubliettes du féminisme, Ovidie, actrice et réalisatrice de films X, intervient dans le féminisme précisément depuis la pornographie. Elle se revendique d’un « féminisme pro-sexe », milite pour une pornographie féministe et pour une reconnaissance des travailleuses du sexe.

Pour une large partie du féminisme, la pornographie, c’est le diable : ennemi majeur du combat antipatriarcal et anticapitaliste, incitation aux viols et violences sur les femmes, lieu de marchandisation des corps, la pornographie serait la forme suprême de la domination des femmes.

L’argumentaire n’a qu’une faille : il est récusé par les premières concernées, celles dont la pornographie est le métier. Ovidie oppose une fierté des métiers du sexe à une structure d’argumentation (dénonciation et/ou victimisation) dont on connaît les conséquences : défendre la prohibition de la prostitution revient à priver les prostitué/es de droits élémentaires et à accentuer leur discrimination.

À cet égard, le discours d’Ovidie n’est pas uniquement défensif. Il questionne le(s) féminisme(s) dans la mesure où la pornographie est un élément particulièrement déterminant dans la constitution des champs de bataille du féminisme. On a l’impression aujourd’hui que le combat contre la pornographie sous toutes ses formes, en tant que pilier d’une partie du féminisme, s’il ne soutient plus grand chose et n’apporte plus aucune revendication intéressante, est demeuré en revanche suffisamment présent pour masquer ou empoisonner d’autres champs de luttes et de réflexion à l’intérieur du féminisme : comme, par exemple, la lutte pour une Pride des travailleuses du sexe, ou les revendications des transsexuelles — dont pourtant le combat part exactement de ce qui traverse et déchire tous les féminismes : la différence des sexes. Comment, d’autre part, expliquer le fait que les féministes soient passées à côté de l’épidémie de sida ? Risquons nous à cette hypothèse que la focalisation d’une partie du féminisme contre la pornographie permettrait peut-être d’expliquer cet étrange oubli.

D’où vient le « féminisme pro-sexe », ce terme un peu magique et plutôt joyeux que l’on trouve sur votre site personnel ?

Le terme de « féminisme pro-sexe » est emprunté à des stars du porno américain comme Annie Sprinkle ou Candida Royale, qui l’utilisent depuis les années 70 en réaction au féminisme puritain. Le féminisme pro-sexe part du principe que les femmes doivent s’assumer en tant que femmes et non en imitant les hommes, et qu’il est important de déculpabiliser leur rapport à leur corps. Et dans ce sens, la question du sexe et de la pornographie est centrale, et les métiers du sexe ont donc un rôle à jouer pour que les femmes s’amusent sexuellement. Le sexe, c’est important ; on ne peut pas espérer une société égalitaire là où il y a répression du sexe. C’est sans doute complètement ringard de dire cela, mais ce féminisme part de la fonction sociale cathartique que l’on trouve dans tous les métiers du sexe.

Nina Hartley, qui est une star du X depuis 15 ans, réalise maintenant des vidéos d’éducation sexuelle qui s’adressent aux femmes aussi bien qu’aux hommes. Ces vidéos ont une utilité sociale évidente, elles fonctionnent comme un outil de libération pour les femmes. Elles sont l’antithèse des vidéos que peut faire le sexologue français Waynberg, dont le leitmotiv est « depuis la nuit des temps la femme fait ceci et cela... »

Candida Royale a monté une maison de production féministe, Femmes Productions, dont les films pour femmes ou pour couples montrent une pornographie égalitaire et non sexiste. Elle propose aussi une ligne de vibromasseurs très design et très jolis. Quand tout le monde se promènera avec son vibromasseur dans son sac...

L’objectif de ces féministes pro-sexe est de déculpabiliser les femmes. C’est le programme que propose Annie Sprinkle dans The Sluts and goddesses, « 101 leçons pour devenir une déesse du sexe et apprendre à s’aimer en tant que femme ».

Ces femmes ont également en commun de soigner leur féminité, et jouent avec leur corps ; l’une en se rasant le crâne, l’autre en se rasant partout, ou une autre pas du tout. Il faut jouer avec son corps pour commencer à l’aimer.

Le lien entre la pornographie et le féminisme vous semblait-il clair avant d’avoir tourné vos premiers films ?

J’avais décidé d’être actrice avant de connaître Annie Sprinkle, mais sa découverte a été pour moi une révélation politique. À l’époque j’étais dans la mouvance punk, je voyais des films underground, et un jour je suis tombée sur quelques pages qui parlaient d’elle dans un bouquin en japonais à la librairie « Un regard moderne ». En faisant des recherches j’ai trouvé un article d’elle dans une revue. C’est à partir de là que j’ai pensé qu’il y avait quelque chose de féministe à faire avec la pornographie. Au même moment, je regardais beaucoup de pornos américains, qui sont beaucoup moins froids et mécaniques que les pornos français ou européens ; et surtout, les filles ont toujours l’air plus actives, plus présentes, plus joyeuses. En France, souvent, les filles font la tronche, et les scénarios sont toujours les mêmes. Dans le porno, la femme a l’air moins soumise si elle parle, quand elle s’éclate et qu’elle a un rôle plus actif.

Je découvrais qu’aux États-Unis, de plus en plus de femmes se revendiquaient du féminisme pro-sexe. En voyant les films qu’elles faisaient, je me suis dit : « Il faut se servir de cet outil de propagande qu’est la télévision. » Il faut savoir qu’un film porno qui passe sur Canal+ a au moins deux millions et demi de téléspectateurs.

Vous avez été militante dans des groupes anti-fascistes. Quels rapports avez-vous actuellement en tant que féministe pro-sexe avec des groupes féministes, ou des groupes politiques ?

Dans les groupes anarchistes que j’ai fréquentés, il y a un discours hypocrite, très répressif au niveau du sexe et très puritain. Le discours des mecs est antiminijupes et antimaquillage, contre les gouines et les pédés. Les filles sont en sweat et en treillis, et refusent la levrette parce qu’il y a de la domination. Dans les commissions femmes de ces groupes, on ne parle que de la question du partage des tâches ménagères.

Le dernier contact que j’ai eu avec des groupes féministes, c’est lorsque j’ai réalisé une performance contre le viol en février 1999 : je faisais une chorégraphie nue avec une cagoule sur la tête, pour Paris Première. J’avais contacté plein de groupes féministes, mais je n’ai eu aucun retour, à part une association contre le viol qui m’a dit que c’était parce qu’il y avait du porno qu’il y avait des viols.

Les seuls groupes dont je pourrais me sentir proche, ce sont des associations de prostituées et de transsexuelles, comme le PASTT et Cabiria. Je les ai rencontrées lors d’une journée sur la prostitution organisée à l’Assemblée nationale par les Verts qui m’avaient invitée à y faire une intervention.

Dans le milieu X, je me sens très isolée. Les autres actrices ne me suivent pas vraiment. Les acteurs ne se rendent pas compte du sexisme dans les films pornos — la plupart des actrices non plus, d’ailleurs ; souvent elles n’ont aucune conscience politique. J’entretiens une correspondance suivie avec Annie Sprinkle ; l’autre jour je lui ai écrit : « Je suis seule au monde. »

Que répondez-vous à celles et ceux qui rejettent la pornographie au nom de la lutte contre la marchandisation des corps ?

J’ai quitté le Scalp Reflex, où j’ai milité de 1995 à 1998 (j’avais même monté un Scalp à Châteauroux), à cause du machisme ambiant. J’en suis partie le jour où, en passant devant deux putes avec un copain militant, il m’a dit : « J’ai envie de leur mettre autour du cou un écriteau “non à la marchandisation du corps”. »

La « marchandisation du corps », c’est un argument phallocrate, comme toute l’argumentation utilisée contre les métiers du sexe. Cet argument est fondé sur l’idée que dans l’acte sexuel, il y a le don de soi : on donnerait son corps, on se donnerait. Payer pour un acte sexuel ne signifie pas qu’on s’approprie le corps de l’autre. On paye pour un service sexuel, c’est tout. Non, mon corps n’est pas une marchandise, c’est un outil de travail. Lorsque j’effectue une prestation, je ne me donne pas. Et je ne fais pas de séparation entre mon corps et mon esprit quand je fais une prestation sexuelle.

Je ne me sens pas opprimée, j’adore mon métier, j’ai une bonne image de moi ; après un film, j’ai l’impression d’avoir fait une super chorégraphie. Il faut savoir que sur un tournage, les acteurs sont très libres, on ne leur donne pas d’indication sur la manière d’être. Moi, je fais mon show. Comme je ne prends pas de plaisir, et que je ne suis pas comme dans la vie, pour moi une scène est une chorégraphie, une performance. Avant d’être actrice j’ai fait beaucoup de danse, j’ai arrêté quatre mois avant mon premier tournage, et je me suis rattrapée dans le porno.

Est-ce que votre métier implique un travail sur soi spécifique ?

Je ne corresponds pas à un idéal de beauté : je suis brune, j’ai les cheveux courts et les fesses flasques. Je prends des vitamines pour avoir de beaux cheveux ; les soins physiques sont un travail quotidien. C’est normal, il faut travailler à son apparence, à l’image qu’on a de soi. Mais s’amuser avec son corps et en être fière est aussi un moyen de renvoyer une image positive.

Alice Sprinkle a fait des photos avec une de ses amies, une blonde qui n’a pas de pieds, mais on ne le voit pas vraiment sur la photo. La blonde est dans une bai-
gnoire, Annie Sprinkle est en train de l’enjamber et la blonde lui a mis son moignon dans la chatte. Annie a la tête en arrière, et elles sont toutes les deux complètement éclatées de rire. Sous la photo, il y a écrit : « Vous trouvez cela dégradant ? » Non, c’est une image positive de deux femmes qui éclatent de rire.

Comment définiriez-vous une pornographie féministe, et quelles est la marge de manœuvre pour la réaliser ?

Moi, je veux faire une pornographie qui montre des gens en train de prendre du plaisir de manière saine, pas des filles qui font la tronche en se faisant démonter. Une pornographie qui soit à la fois plus rigolote et moins sexiste, qui plaise à cette nouvelle génération de femmes qui regardent des pornos.

L’important, c’est de ne pas s’ennuyer. Dans les films classiques, le scénario consiste en plusieurs étapes immuables (fellation, pénétrations vaginale et anale, éjaculation faciale), et tout ce trajet est profondément ennuyeux. Chacun va voir l’autre par tous les côtés, on appelle cela faire « le tour du propriétaire ». Or aujourd’hui, les ados ont tendance à copier ces scénarios : ils font l’amour en faisant consciencieusement le « tour du propriétaire », comme si c’était obligatoire et comme si rien d’autre n’était possible.

C’est vrai qu’aujourd’hui 80% de la production est sexiste. Mais ce n’est pas si simple que cela. Ce n’est pas parce qu’on est pénétré qu’on est dominé. Et puis, dans ces films-là, les hommes aussi sont des objets, ils sont utilisés comme de simples godemichés vivants. Les filles ne sont pas plus exploitées que les hommes ; femmes et hommes font leur job de la même façon.

Racontez-nous votre prochain film, et ce qui en fait une pornographie non sexiste ?

Il s’appelle Lilith, c’est l’histoire d’une fille qui se débarrasse des poids sociaux qui encombrent sa vie. Elle quitte son homme, son boulot, commence à coucher avec sa copine, rencontre un autre bonhomme, s’empiffre de glaces et constate que cela n’a pas tant de conséquences sur son corps.

Pour les filles, il n’y aura pas de « tour du propriétaire ». Le film débute par une scène hétérosexuelle assez longue mais sans pénétration, pour montrer que le plaisir ne s’y résume pas. Les scènes lesbiennes seront de véritables scènes lesbiennes, pas comme dans la plupart des pornos où les filles se frôlent : je te tripote le bout des seins, et je t’embrasse dans le cou, et je ne lèche ni les lèvres, ni le clitoris, mais juste au-dessus là où il y avait les poils. Sur ce film je vais faire des éjaculations à l’intérieur, ce qui est rare dans les pornos ; pourtant dans la vie, ça se fait beaucoup.

Les hommes seront mis en valeur et vraiment filmés ; dans mon film précédent Orgie en noir, le premier rôle masculin était donné à Titof, un vrai beau gosse, qu’il aurait été idiot de ne pas montrer.

Que pensez-vous des films tournés par la maison de production de pornos de Dogma ?

J’ai vu trois films produits par Puzzy Power ; le plus drôle était le film pédé Hot men, cool boys, c’est celui que j’ai préféré. Les deux films hétéros étaient très softs. Cela correspond à une représentation étroite de la sexualité féminine : comme si les femmes ne pouvaient jouir qu’avec du sexe soft. On peut être une femme, avoir des pratiques hard, sans pour autant être soumise.

Cela dit, le hard est aussi très normé. Je suis la seule actrice à faire le fist vaginal dans des films professionnels. On me dit : « ça va nuire à ta carrière ». La pénétration anale est considérée comme normale pour les femmes, mais le fist vaginal devient cracra. Pourquoi ? Si la lumière est belle, si la fille est belle. Si ça lui plaît, elle ne fait pas la tronche, et le film est mieux. Moi je revendique cette pratique parce que dans la vie, j’aime le fist.

En revanche, la pénétration anale, je n’en suis pas fan dans la vie et sur les tournages ; je refuse d’en faire, sauf avec les femmes. Je préfère préciser « avec les femmes », car beaucoup de gens ignorent que cela peut être une pratique entre filles, comme si entre filles, tout devait rester à la surface des corps.

Sur un tournage les conditions sont difficiles, les scènes sont longues, je ne me sens pas capable d’avoir une bite dans le cul pendant quatre heures. Et l’anal est souvent associé à des représentations péjoratives dans le porno actuel. C’était d’abord une pratique interdite ; c’est devenu l’image de la libération sexuelle ; maintenant la sodomie renvoie plutôt à la soumission, il n’y a qu’à écouter les paroles qui l’accompagnent.

J’ai tout de même mis deux scènes de pénétration anale dans mon prochain scénario, mais c’est parce que j’estime qu’elles sont justifiées. Dans le premier cas la fille est très excitée, dans le deuxième cas la fille est très saoule et en a envie. Il ne faut pas bannir des pratiques parce qu’elles sont mal utilisées et mal représentées par d’autres. Ce serait de la censure : il y a plein de gens qui jouissent comme ça.

La meilleure scène lesbienne que j’ai faite, c’était une pénétration anale avec un gode ceinture et une fille qui me mettait une main dans le vagin. Nous étions toutes très maquillées et très bien habillées. On voyait donc trois filles qui prenaient du plaisir dans une scène hard sans que ce soit dégradant.

Évidemment, si on filme des gens qui s’envoient en l’air sur un canapé avec un camescope, ça ne donne pas une très bonne image de ceux qu’on filme. Moi, j’ai envie que les gens soient beaux.

Vous vous battez aussi pour imposer systématiquement des préservatifs. C’est assez rare dans les films porno.

Dans Orgie en noir, le changement avec le reste de la production est très visible ; c’est 100% capote, et il n’y a pas d’éjaculation faciale en raison de risques de contamination : il n’y a d’éjaculation que sur des zones sans risque comme le ventre. Quand je m’énerve sur ce sujet, on me réplique : « Oui, mais tu es Ovidie. » C’est vrai qu’étant l’une des actrices les mieux payées d’Europe, je peux imposer mes conditions (pas de pénétration anale, pas d’éjaculation faciale). Mais au début, j’ai perdu beaucoup de boulots pour cette raison ; pendant un an c’était dur. Il faudrait que les actrices aient le courage de dire non ; on ne leur met pas un flingue sur la tempe.

À un moment donné, des acteurs ont voulu faire une association pour promouvoir la capote dans le porno, mais cela n’a pas eu de suites.

Je n’ai fait qu’un seul tournage sans
capote, pour mon premier film comme actrice. Mais depuis, plus jamais. Moi, c’est capote + tests + gros salaires.

À partir de quel montant considérez-vous qu’un salaire est un bon salaire ?

Le tarif courant d’une actrice, c’est 2 500 F la scène (le « tour du propriétaire »), c’est-à-dire à peu près cinq heures de travail. Moi, j’appelle bon cachet un salaire de 1 000 $.

Mon prochain film est une production de luxe, on a un budget de 80 000 F. J’ai vendu les droits de mon scénario à la production, j’ai négocié ma paie de réalisatrice.

Bien sûr, il y a des classes sociales dans le porno, et un Lumpenprolétariat : les filles qui font les films à 10 000F, les peep-show et la prostitution de rue. À l’autre bout de l’échelle, il y a les stars du X, pour qui il n’y a ni viol, ni de droit de cuissage. Ces filles-là travaillent quand elles en ont envie, elles ont une vie d’actrice avec la baise en plus. Et elles bénéficient de droits sociaux.

Est-ce difficile pour une actrice de passer à la réalisation ?

Cela suscite de l’envie et de la jalousie. Ils sont nombreux, ceux qui rêvent de filmer pour Marc Dorcel (producteur des films d’Ovidie, qui possède la plus importante maison de production française — ndlr) et qui n’arrivent pas à digérer qu’une actrice passe à la réalisation. Pour ces bonshommes, une actrice, c’est ce qu’il y a de plus con et de plus bas socialement. Tout va bien tant qu’elle se contente de vendre son nom pour qu’il figure sur les affiches et les cassettes.

Les films pornos sont le cinéma du pauvre ; mais moi je les défends comme un genre cinématographique. J’aime bien les films de série Z et mon film Orgie en noir est une sorte d’hommage à Ed Wood. Évidemment, en cinq jours, on ne peut espérer copier Spielberg, mais il y a un vrai travail de réalisation.

Et puis j’essaie des trucs. Par exemple, dans mon film, une fille tchèque dit son texte avec un accent terrible et ça fait un décalage étonnant, c’est à pisser de rire. J’ai préféré garder son texte plutôt que faire une post-synchro. Je suis pour le son direct ;
en général dans les films pornos, la post-synchro, c’est dramatique. Le type qui fait la post-synchro fait du zèle, rajoute du texte et on a un truc abominable : des paroles ridicules — « t’aimes ça salope », « suce-moi », etc. — , y compris quand à l’écran l’acteur n’ouvre pas la bouche.

Que pensez-vous des films qui ne se présentent pas comme des films pornographiques, mais qui font jouer des acteurs pornos, et qui intègrent dans la narration des scènes pornos ?

Je n’aurais pas accepté de jouer pour Romance, ni pour Baise moi, mais j’ai joué dans Le pornographe de Bertrand Bonello, qui doit sortir prochainement. À la lecture du scénario, j’ai vu que ce n’était pas un film malsain.

Que Baise moi soit interdit en salle, je trouve cela normal si mes films le sont : ce n’est pas parce qu’un film produit hors du circuit X fait de l’enculage de mouche que c’est moins de la merde que les films que je tourne.

Pour moi Romance est un film malsain : la fille ne peut jouir qu’en étant violée, et elle ne devient une vraie femme qu’en devenant mère... Ce n’est pas mon trip.