Vacarme 17
automne 2001
À nos lectrices et lecteurs
Ce numéro, Vacarme 17 (automne 2001), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.
Chroniques
L’eau de la mer
par Suzanne Doppelt
la mer, eau la plus pure et la plus impure
pour les poissons elle est potable ;
pour les hommes elle est imbuvable et mortelle
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la manière lente
par François Rosset
Manque d’idées, atonie générale, coassement suspect et sifflements d’une Mélusine dont les flancs rongés de malaria ressemblent à de la vase. - Elle est assise au bord de la fontaine ; ses chevilles roulent sur les galets, sa robe perpétuellement imbibée d’eau ressemble à de l’écume - plus personne n’emploie le mot moire en désignant ce haillon, ou tel autre de ces termes précieux pour lesquels le monde de la forêt a un penchant si marqué.
Au bord de cette fontaine circulaire comme un (…)
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Sex-appeal de Mitchum
par Pierre Alferi
Hollywood s’est assez peu intéressé à la sexualité masculine. C’est qu’à la grande époque Hollywood fut une affaire d’hommes, qui s’y représentèrent volontiers d’une façon flatteuse et pauvre, en séducteurs ou pères de famille. Les détours du désir féminin y furent plus finement frayés. Il y a bien sûr des exceptions. Certains films fantastiques (avec le vampire, le bestial), certaines screw-ball comedies (l’indécis, l’homme objet), certains Hitchcock (le pervers, le nécrophile). Et puis le (…) Lire →
Programa dos mil uno/ dos mil dos
par Fred Poulet
En septembre, vous serez revenus de Madrid.
Le samedi premier, il fera un temps de merde et vous regarderez Australie/Nouvelle-Zélande. Parce que le tournoi des tri-Nations est le plus spectaculaire de l’univers. Parce qu’à Sydney, ce sera la fin de l’hiver. Pour le Haka. Le lendemain vous pourrez voir Bernard Hinault remporter le championnat du monde de la chemisette à manches courtes à Plouay.
Le dimanche suivant, finale de US open avec Agassi papa et les avions qui passent. C’est beau (…)
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Rébus
par Victoire Patouillard
Votre nom ici
par John Ashbery
cette pièce
La pièce où je suis entré était un rêve de cette pièce. Tous ces pieds sur le sofa étaient les miens, sûrement. Le portrait ovale d’un chien, c’était moi lorsque j’étais jeune. Quelque chose chatoie, quelque chose est tu.
Nous mangions des macaronis tous les jours au déjeuner sauf le dimanche, où l’on avait convaincu une petite caille de se laisser servir. Pourquoi je te raconte cela ? Tu n’es même pas ici.
pas toi, encore
J’ai pensé t’écrire ce poème. Oui, je sais que tu (…)
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Medusa Medley (chronique de l’incurable)
par Daniel Loayza
de machines à faire des courbes, convenablement agencées, on peut tirer la ligne droite comme la plus folle des lignes de fuite Lire →
le paon du jour / qu’un baiser vous réveille
par Ariane Chottin-Burger
« Qu’est-ce... que c’est... que ça ? « demanda la licorne. « C’est une petite fille ! » répondit allégrement Haigha. « Nous avons trouvé ça aujourd’hui même. C’est grandeur nature et deux fois plus vrai que nature ! » « J’avais toujours cru que c’étaient des monstres fabuleux ! s’exclama la Licorne. Est-ce vivant ? » « Ça sait parler » répondit, d’un ton de voix solennel Haigha. La Licorne, d’un air rêveur, regarda Alice, et ordonna : « Parlez, mon enfant. » Alice ne put empêcher ses lèvres (…) Lire →
Instinct très doux
par Anne Portugal
jacques petit chanteur et père de petit chanteur l’ emploi du vide sur le mur divisé aucune différence charbon charbon finalement ce qu’il voit de l’autre c’est une quantité de petites fenêtres deuxième morceau le continuum par téléphone il détache les syllabes que l’idée ne vienne à personne d’arriver fin finale explication lucas frère de jacques sens habituel du terme à la fontaine sur un tableau éléments neutres les gens entrent explorent autant l’environnement cent pour cent dans la (…) Lire →
Including pathology
par Frédérique Ildefonse
que tout à coup tout se lézarde, se froisse comme une tôle, je tenais très difficilement sur ce point, cette ligne, mais le temps était devenu un argument pour cette résistance, une seconde peau, impaire je vous en veux de me solliciter sur ce point, où je tenais sur un pied, mais vous l’avez trouvé, et je m’incline, ravie pour de tout autres motifs crispée, je cherche à nouveau ma respiration, je la trouve, elle s’échappe, l’effroi revient, que je maintenais à distance, très longuement (…) Lire →
l’aspect sentimental du savoir
par Pascalle Monnier
sachant qu’elle ne rencontrerait personne au cours de sa promenade, elle n’avait pas jugé utile de se coiffer d’un chapeau et le soleil nimbait de lumière ses boucles blondes légèrement en désordre - sa silhouette parfaite et sa taille de guêpe étaient mises en valeur par une blouse en mousseline blanche d’une simplicité exquise et une longue jupe d’équitation à la coupe parfaite
dans ce dîner-là comme dans les autres, il arriva déjà un peu ivre et ennuyé la jeune japonaise à son bras (…)
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