Introduction
Vacarme signe une nouvelle formule parce que c’est le printemps. Pas très visible comme ça, puisque c’est la rentrée, et qu’on est en automne et que surtout les temps politiques en France, en Europe et dans le monde sont plutôt à l’hiver. Nouvelle formule donc, pour formuler le désir de se faire entendre, encore, toujours ; on ne désarme pas, on est là. Toujours un Cahier, parce qu’à Vacarme, on aime écouter toutes sortes de voix, du poème à la militance, des voix graves, fortes, belles, qui pensent en rythme, comme des voix légères qui jouent avec sérieux (les jeux littéraires ont leur place dans Vacarme). Toujours un Chantier, comme un feuilleté de textes qui creuse un angle, toutes sortes d’angles : toujours des prises de paroles, des prises de position parce que Vacarme pense qu’à partir d’une revue, une voix collective peut s’organiser, du chuchotement au coup de gueule. Au printemps, au printemps qui est le nôtre, on rentre hors des clous parce qu’on n’en peut plus du discours ambiant qui rabâche les mêmes petitesses, même que ce n’est plus un scandale, presque, que ça paraît maintenant quasi normal de défendre une politique mesquine et sans avenir, si bien qu’on se dit, après tout, qu’être là, c’est déjà quelque chose : on laissera pas tomber, on continuera de vociférer. Nous allons aussi continuer de vociférer sur papier. Le site Vacarme a pris de l’ampleur et continuera de grandir, mais nous paraît toujours nécessaire notre présence sur une étagère de bibliothèque, en librairie, sur le coin d’une table ou celui d’un lit. Les libraires sont nos amis et nous aimons comme eux les beaux objets que sont les revues papier : à feuilleter, à discuter, à partager comme on puise dans une boite de loukoums sucrés et intelligents. Le format change. Le petit livre Vacarme grossit. Il prend du muscle et on aime ça. Notre désir d’en découdre est intact. Et puis, c’est le retour des chroniques à plusieurs voix dans la revue. Etienne Balibar, Hervé Brunon, Arthémis Johnson, Philippe Mangeot, Mathieu Potte‑Bonneville, Sophie Wahnich ont des choses à dire, et régulièrement. D’autres les rejoindront, bientôt. Ils ferment le numéro pour créer un esprit de suite, pour creuser le sillon.