Vacarme 22
hiver 2003

À nos lectrices et lecteurs
Ce numéro, Vacarme 22 (hiver 2003), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.
Un lieu
Pernambouc, Brésil
La réforme agraire racontée par ses acteurs. Loin des clichés héroïques, des hommes et des femmes présentent les nouveaux visages du Nordest brésilien. La tête haute.
Nous sommes devenus des personnes
par Benoît de L’Étoisle
« Réforme agraire » : un slogan mythique au Brésil. Au-delà du mot d’ordre et des images qu’il évoque, ni des masses anonymes, ni des héros, mais des hommes et des femmes aux parcours variés. Comment un processus qui mêle occupation illégale des grandes plantations de canne à sucre du Nordeste et redistribution de terres par l’État est-il vécu par ses acteurs ? Enquête et exposition sur un monde qui change.
Un dossier réalisé par Benoît de L’Estoile.
Le 27 octobre 2002, Lula, (Luis (…)
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Le monde de la canne à sucre
par Benoît de L’Étoisle
« On a tout le temps vécu dans la culture de la canne à sucre, alors… souvent, les compagnons quand ils chantent, ils chantent des chansons qui parlent de la canne à sucre, la musique qu’ils font est liée à la canne à sucre … à l’alcool, alors on essaie de changer cette culture pour une culture différente, on ne va plus chanter la musique du salarié de la canne, on va chanter la musique du petit producteur. » – Pedro Assunção, Serra d’Agua, septembre 1999
Depuis les débuts de la (…)
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Les campements
par Benoît de L’Étoisle
« Mon épouse a dit : “Apolônio, où vas-tu ?” J’ai dit : je vais occuper la terre ; je ne peux pas rester les bras croisés, à mon âge, je ne trouve plus d’emploi pour travailler, je vais chercher une terre, maintenant le seul chemin est de chercher une terre. » – Apolônio (propos recueillis par Frédéric Viguier et Hernán Gómez), São João, septembre 1997
Depuis le milieu des années 1990, l’agro-industrie sucrière du Nordeste connaît une grave crise. Le relief du Pernambouc gêne la (…)
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Espoirs et inquiétudes
par Benoît de L’Étoisle
Après l’expropriation et la prise de possession officielle par l’Etat, son représentant, l’INCRA, est chargé du contrôle de l’assentamento. Les bénéficiaires d’une parcelle doivent faire l’apprentissage des contraintes d’un nouvel univers. L’INCRA impose la création d’une association des bénéficiaires dirigée par un bureau, forme juridique nouvelle. Il faut apprendre les règles de la discussion collective, et le vote des décisions. La plupart des démarches sont bureaucratisées, notamment (…) Lire →
Une maison en dur
par Benoît de L’Étoisle
« Ma maison, je vais la faire grande. […] Il y a des gens ici qui veulent montrer ce que c’est que d’être quelqu’un. […] Et ma maison, je vais me battre. Demain je vais au collectif de construction. » – José Vieira, Minguito, 1999
Dans le cadre de l’aide apportée aux assentamentos par l’INCRA, les parceleiros bénéficient d’une subvention pour acheter les matériaux nécessaires à la construction de nouvelles maisons. Cela leur permettra d’habiter chez eux, dans une maison en dur, alors que (…)
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Épilogue (novembre 2002)
par Benoît de L’Étoisle
En septembre 2000, un arrêté présidentiel a exclu du processus d’expropriation toute propriété faisant l’objet d’une occupation illégale, ce qui aboutit à rendre impossible les campements comme mode de revendication privilégié.
Ceux-ci ont alors été installés en bordure de la propriété visée, notamment sur les bords des routes fédérales, qui appartiennent à l’Etat. L’élection de Lula devrait à nouveau changer les règles du jeu.
En novembre 2002, les dirigeants syndicaux de Rio Formoso (…)
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