Vacarme 03
été 1997

À nos lectrices et lecteurs
Ce numéro, Vacarme 03 (été 1997), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.
résister, inventer, produire
un drame musical instantané
par Stéphane Ollivier
Voilà plus de vingt ans maintenant qu’un drame musical instantané travaille à transgresser joyeusement les frontières entre l’art et la vie... musique, théâtre, cinéma, littérature, aujourd’hui multimédia : autant de domaines investis, traversés, pillés, revivifiés par la grâce d’agencements inédits. un projet ambitieux pour un champ d’action illimité. une formation atypique, marginale par nature : la marge, n’est-ce pas ce qui relie ?
Un Drame- la vie (en (un) acte)/la fiction. L’Histoire. Le théâtre, sa (...)
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Van Gogh au Panthéon ? Maîtres, modèles et héros
table-ronde avec N. Heinich, P. Serne, O. Le Guillou, F. Lerat, B. Jeannot, C. Gautier. Lire →
le rêve d’être un lapin
par Mathieu Potte-Bonneville
« Une fois, ce fut une effraie qui les survola en silence, si bas que les yeux de Noisette croisèrent ses prunelles noires. Mais, soit qu’elle ne fut pas en train de chasser, soit que la proie lui eut paru trop grosse, elle disparut au-dessus des brandes. Il attendit quelques temps sans bouger, mais elle ne revint pas. Une autre fois, Pissenlit rencontra la trace d’une hermine, et tous vinrent le rejoindre en parlant bas, le nez au ras du sol. Mais la voie était déjà ancienne et ils reprirent (...) Lire →
la moindre des choses
par Ariane Chottin-Burger
L‘une des dernières scènes du film de Nicolas Philibert se déroule le 15 août 1996, au moment de la représentation d’Opérettede Witold Gombrowicz. Marie — qui propose chaque année aux habitants de La Borde de participer à la mise en scène d’une pièce de théâtre - adresse quelques mots au public convié à cette occasion, puis elle s’éloigne en lançant : « À tout à l’heure. »
Cette expression, les gens du spectacle l’utilisent souvent avant d’entrer en scène comme une manière d’excuse, comme s’il était réellement (...)
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vive les élections
par Stéphane Fernandez
On vous l’a sûrement pas dit à la télé... Déjà, ce mois-ci, elle commence mal, cette chronique, vu que ma télé est en panne et que je ne sais même plus ce qu’on peut bien vous montrer. Mais bon, j’imagine sans peine... Donc, on vous l’a peut-être pas dit à la télé mais il n’y pas que dans notre beau pays des droits de l’homme qu’on vote ces temps-ci.
Iran, Indonésie, Algérie, Slovaquie. Ah bon, ils ont le droit de vote là-bas ? Bon, bien sûr on ne peut pas dire que cela soit des modèles de démocratie. Mais chez (...)
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Un brunch dont vous ne serez pas peu fière
par Michel Celse
Le brunch est au menu d’ordonnance classique ce que la révolution sexuelle fut à la conjugalité hétéro monogame. C’est l’idéal pour inviter quelques vieilles copines des deux sexes au lendemain d’un jour que d’aucuns sont fiers de fêter.
Revoilà donc, un peu partout, la gay pride. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit autant de beaux garçons et de belles filles à la fois, proclamant la confusion des genres sur la voie publique. Homos ou hétérotes, qu’importe, vous et vos amies ne manquez jamais d’aller (...)
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jeu de piste...
par Karelle Guy
Aux premiers rayons de soleil sur la ville, il y a ceux qui consultent les guides, s’arrachent les catalogues, organisent un marathon des agences de voyage à la recherche de celle qui offrira (Oh ! Joie, extase et ravissement...) le billet tant rêvé. Et puis il y a ceux (tout aussi nombreux) qui n’achètent pas une méthode d’apprentissage du Grec en trois semaines et demie, simplement parce qu’ils font partie des élus bienheureux qui resteront dans la cité enfin vide.
C’est à eux que ce jeu (...)
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courrier des lecteurs
Chers amis,
L‘idée d’affranchir la réflexion sur le désir de ce que Deleuze appelait le « sale petit secret » (interview au Magazine Littéraire, 1989) peut sembler libératrice et opportune, à condition qu’elle ne cautionne pas un antipsychanalytisme primaire. Tout est affaire de nuances et de souplesse conceptuelle.
J’ai beaucoup aimé l’article de Bernard Morlin parce qu’il assume avec joie une sorte de « pandésirisme » absolu (si j’ose ce néologisme copié de pansexualisme). Mais sa volonté obstinée, (...)
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ne serait-ce qu’un regard...
par François Rosset
Devoir compter sur ses propres forces, toujours, sa seule imagination. Ignorer la joie que ce doit être d’enrichir ses visions au contact de celles d’un autre, voilà le lot de chaque décideur qui pèse un tant soit peu, de chaque chef d’entreprise. Sa part de désert. Nous sommes entourés pourtant. - Mais y a-t-il un en- thousiasme, une hauteur de vue qui se proposent d’égaler les nôtres ? Quelle pitoyable répartition de la ferveur. En des temps pas si lointains, une vingtaine d’années tout au plus, les (...) Lire →
désirs foutus ?
par Christelle Destombes
Je hais les dimanches, les voitures blanches et les couples du printemps. Je déteste les voitures blanches. Plus particulièrement les renault 5 et les voitures de société à deux places. Toutes blanches. Que des blanches. Certaines immatriculations je font jaillir.
Je suis assaillie de la vision périphérique et tonitruante de véhicules à moteur. Sortir est une plaie, en chaque endroit susceptible, un dimanche, de t’accueillir en son sein à Paris. Le Soleil, le Charbon, la Flèche d’Or, évitables, (...)
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quand ça fait mal, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... ?
par François Mortier
Une fois mise au point la contorsion adéquate, je lui montre fébrilement l’anfractuosité. D’un doigt indécis. Là où je l’imagine être, car le relief enflammé ne permet pas une localisation précise. Mais comme on n’y voit plus rien, il faut bientôt renoncer à ce doigt. Les muscles peuvent au moins se détendre. Toutefois ça ne dure guère. L’espace à nouveau bascule, et, glissant à l’horizontal, un jet de lumière dilate violemment les yeux. Alors, elle se penche et des cheveux frôlent les paupières. Il convient (...) Lire →
désirs de paresse, désirs pour zombies
par Bernard Morlin
C‘est un trait et une figure d’époque : le zombie, la loque, l’effondré. En très léger mais essentiel décalage avec le « branleur-glandeur » d’antan. Le branleur d’hier voulait... ne rien faire - il y avait là encore une véritable volonté, de véritables désirs de paresser, de buller, de perdre son temps, désirs encore assez affirmatifs pour être joyeux, voire politiques sur le mode de la résistance passive mais révoltée contre l’« époque », le « système », le « capitalisme universel » : « mieux ne rien faire, (...) Lire →
La matière littéraire
par Philippe Mesnard
La Revue de littérature générale (rlg) est un objet dont les maîtres d’œuvre, Olivier Cadiot et Pierre Alferi, ont pris en charge la conception, du début jusqu’à la fabrication, comme des artisans. Quant à la fin, elle ne nous appartient pas, et elle est liée, au moins, aux lecteurs, au plus, à la question de la littérature. Ce que, dans un avenir proche, le n° 3 viendra nous dire.
Si la R.l.g. n’a pas créé un lieu supplémentaire où causer de la littérature, si elle n’a pas non plus de lieu où « recevoir » (...)
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