Vacarme 04/05
automne 1997
À nos lectrices et lecteurs
Ce numéro, Vacarme 04/05 (automne 1997), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.
résister, inventer, produire
Art & politique
Les questions de Jochen Gerz
Entretien avec Jochen Gerz. Lire →
plaisir
par Ariadna de Oliveira-Gomes
L’avantage de la première expérience, c’est l’absence de toute exigence.
C’est un Pailleron parmi tant d’autres, loin audessous de cette sorte de cathédrale du grand Auchan-Plaisir, dont mes élèves font les mains baladeuses. Au-delà, entre le no man’s land et le couloir de pavillons roses, à la croisée de carrefours, quatre morceaux de ciel blanc et la boîte de béton en prodrome de ruine — l’année prochaine, on aura un nouveau collège. Mais la tristesse aussi est un savoir, qu’on n’est pas (…)
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chroniques érotiques
par Frédérique Ildefonse & Marc Laurens
Scène 1
Dans la chambre d’hôtel il y a des lampes renversées, des bouleversements d’oreille. Comme j’aimerais que tu sois là, simplement pour te regarder. Tu es toujours présente dans mes rêves. Il regarde par la fenêtre son reflet dans l’obscurité.
Je monte cette scène dans le noir. Un déplacement dehors, par les yeux, contre un mur. Sur le lit, deux femmes sont endormies. Il leur parlait à l’instant. Il faisait s’entrechoquer leurs corps en les étreignant. Leurs pieds, la lumière de la (…)
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désirs de racine (misère de la radicalité)
par Pierre Zaoui
C’est un fort étrange désir que ce désir de radicalité, funeste et fascinant. Dès qu’un groupe humain se constitue, apparaît son aile de radicaux. Tout courant de pensée politique, tout mouvement artistique, toute discipline de savoir, toute morale, toute religion connaît sa frange de radicalité, ce désir qui s’empare de certains pour leur faire vouloir encore davantage, les faire aller encore un peu plus loin, les pousser à prendre les choses et les problèmes à la racine, dans un même refus (…) Lire →
le pas de deux
par François Rosset
Par-dessus tout, j’étais agacé de le voir si aisément influençable. Entendre ce qu’il proférait dans l’espoir de s’associer plus étroitement aux opinions en vogue à l’intérieur de notre bande, et voir les lignes de son visage s’infléchir jusqu’à former une empreinte crédible de sa sincérité. Sa bouche était sollicitée au premier chef, puis le pourtour de ses yeux, qui se plissait afin de leur donner une allure fauve. Enfin, ses paroles venaient maladroitement s’adosser à celles, lancées avec (…) Lire →
un menu pour lutter contre la tristesse quand on est seul
par Michel Celse
Résumé des épisodes précédents : grâce à Vacarme n°1, vous l’aviez séduit au moyen d’un simple soufflé ; le n°2 vous avait permis, par le truchement, d’un monstrueux dîner, de lui rester fidèle nonobstant le puissant sex appeal d’un amant de passage ; enfin le brunch after Gay Pride du n°3 fut une réussite brillante. Bref, dans ces six derniers mois, vous fîtes vraiment tout votre possible pour le garder. Cette histoire d’amour vous y avez sincèrement cru. Pauvre sotte...
Vous voilà en (…)
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points de suspension
par Brigitte Cardinal & Marc Laurens
J’ai connu ces vingt dernières années en France, et dans quelques pays européens voisins, au hasard des rencontres, des peintres, des graveurs, des sculpteurs,... des plasticiens. J’ai souvent gardé de ces rencontres des notes de carnet, des photos de personnes, des photos d’œuvres, que j’ai empilées ici et là sans savoir si j’en ferais un jour quelque chose... On imagine bien cependant à quoi je pense, une topographie imaginaire, un « cabinet ». J’ai tiré de ce fatras des reproductions - (…) Lire →
« image d’homme bâclé à la six-quatre-deux »
par François Rosset
Ils sont nombreux, à vivre dans l’attente d’un livre bien particulier, capable de réunir des puissances qui, à leur connaissance, ne se trouveraient pas ensemble dans le corps d’un même texte : le souci de l’argumentaire, la vérité empruntant pour se dire la forme de l’énonciation juridique (les événements de la vie physiologique et mentale qui se lient les uns aux autres dans le développement du raisonnement, l’exhibition des preuves, jusqu’à la découverte les lois), la méthode, la rigueur (…) Lire →
My childhood, my ain folk, my way home — trilogie de Bill Douglas (1972-1973)
par Ariane Chottin-Burger
« C’est ce que le personnage ne dit pas qui peut-être importe vraiment », dit Bill Douglas. Lire →
trois mots à propos d’une prétendue génération nouvelle de cinéaste
par Pierre Zaoui
On est en droit de se réjouir depuis quelque temps d’un beau renouveau du cinéma réaliste francophone. Avec des réalisateurs qui savent ce que c’est qu’un vrai film réaliste, avec une histoire, avec du suspense, avec des têtes et des corps qui sont des têtes et des corps réels, et avec de l’émotion en barre. On a eu La Reprise d’Éric Leroux, à la recherche de cette ouvrière qui hurle après Mai 1968 pour ne pas reprendre le boulot, recherche qui, en un sens, touche parfaitement son but, à (…) Lire →
à quoi ça tient — onze manières de perdre un post-it.
par Mathieu Potte-Bonneville
Note préparatoire : Un arrangement peu glorieux (APG) est un ensemble stable de dispositions destinées à rendre une faiblesse (durable ou passagère) vivable et, autant que possible, pas trop humiliante pour un moi qui ne s’est pas encore résigné à s’avouer effondré. Des formules de la vie courante telles que « j’arrive », « je sais bien » ou « on fait aller » en constituent d’assez bonnes approximations. Noter que la description d’un APG est elle-même un APG. Comme telle, elle n’exclut donc (…) Lire →
devenirs massacrés III
par F.B. & Enrica Sartori
Des hommes, des femmes, plus ou moins jeunes, des enfants aussi. Des gens. Que le destin, ou plus humblement le hasard, fit sortir du chemin dont ils avaient peut-être rêvé, auquel peut-être aussi ils n’avaient pas même songé. Chaque fois pourtant le cri silencieux d’un arrachement. Pour que ce cri ne s’abîme pas complètement dans l’oubli, nous nous proposons ici d’honorer leur mémoire. Avec la retenue de celui qui ne sait qu’en dire. Avec la conviction cependant de celui qui demeure (…) Lire →
les nouvelles de Cassandre
par Philippe Mesnard
Cassandre a la vie dure. Revue de théâtre contemporain, elle maintient sa vitesse mensuelle depuis bientôt deux ans. Les questions de l’engagement la démange. Son pari ? Fédérer les différences et les antagonismes propres au théâtre français contemporain, au-delà de l’Ile de France.
Cassandre a presque l’apparence d’un journal, presque la périodicité aussi. Elle ne veut pas , prendre la voix d’une revue d’idées. Si les idées sont là, c’est par les pratiques qu’elle les met en avant et en (…)
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